Lieu culturel et artistique pluridisciplinaire ouvert à tous les publics, le Pavillon blanc Henri-Molina de Colomiers aborde l’année 2025 avec une programmation aussi riche que variée. Victoire Louriais (directrice de l’établissement) et Caroline Vauchère (adjointe au maire, déléguée à la Culture, à la Diffusion des savoirs, à l’Université populaire columérine, aux Jeunesses et à la Laïcité de la Ville de Colomiers) nous présentent les activités proposées ainsi que les manifestations et événements à venir.
Le Pavillon blanc Henri-Molina a ouvert ses portes en juin 2011. D’abord médiathèque et centre d’art contemporain, l’établissement s’est doté d’un atelier créatif en 2023 et d’une ludothèque voici un an. Quel bilan tirez-vous de cette évolution et de la nature hybride de l’endroit ?
Caroline Vauchère : Un bilan très positif, puisque ce sont les visiteurs et les visiteuses eux-mêmes qui en font la preuve : il y a eu plus de 150 000 entrées en 2024, c’est inédit et les retours des publics sont excellents, tant sur l’atelier créatif que sur la ludothèque. C’était un axe fort du projet culturel de retravailler l’accès à la culture pour toutes et tous, en insistant sur l’aspect ludique et sur le lien social.
Victoire Louriais : L’évolution d’une médiathèque et d’un centre d’art vers un lieu hybride est une belle expérimentation professionnelle, car il y a un réel enjeu à développer à l’échelle locale des lieux de partage de biens communs culturels, suscitant la rencontre et l’échange de points de vue.
Pavillon blanc Henri Molina © Emmanuel Grimault
L’atelier de création numérique et plastique s’adresse-t-il à un public particulier ou est-il ouvert à tous ? Comment s’articulent la dimension numérique et la dimension plastique dans les activités ?
C.V : L’atelier est pour tous les publics dès 6 ans, c’est justement sa mission de service public : il permet de sensibiliser le plus grand nombre aux outils numériques et à leurs possibilités, en phase avec les évolutions sociales et technologiques et qui sont des savoirs indispensables à l’émancipation du citoyen. Et proposer une sensibilisation à l’art par la pratique, c’est décloisonner et faire tomber les barrières symboliques qui parfois empêchent certains de penser que l’art n’est pas pour eux, tout au contraire !
V.L : L’atelier peut être utilisé de manière autonome : on vient avec son projet et on peut utiliser, seul ou combiné, la diversité d’outils présents : imprimante 3D, plotter de découpe, pinceaux, crayons, machine à coudre, brodeuse numérique, logiciels de dessin… Ou bien, on peut venir lors d’une session, avec des focus soit sur des outils numériques, soit sur des pratiques artistiques, soit les deux croisés !
Le programme « Devenir cité », qui se déroulera du 24 janvier au 26 avril, ouvrira l’année 2025. Quels sont les thèmes et l’objet de ce programme ?
C.V : En ouverture de saison, la programmation interrogeait la place du vivant au regard des enjeux écologiques. On poursuit donc cette réflexion, tout en y ajoutant la question de la citoyenneté et de la place de la nature dans la ville, de ses possibles évolutions, grâce à l’imaginaire de l’art !
Une exposition du plasticien Clément Richem se tiendra tout au long du programme. Pouvez-vous présenter cet artiste et son travail ?
V.L : Clément Richem est un artiste issu de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine Metz et des Beaux-Arts de Besançon. Il parle de et avec la terre, confrontée au temps et aux cycles : il envisage les liens entre passé et présent, grâce aux sédimentations qui portent la mémoire des vivants et de leurs actions, et de leur impact sur la forme de la vie actuelle. Cette exposition sera d’ailleurs l’occasion de découvrir une œuvre inédite travaillée sur le temps long, « Tell », qui comme son titre l’indique est un site archéologique formé à partir de l’accumulation sur une longue période de ruines issues de l’activité humaine.
Clément Richem / Tell
Le Pavillon blanc s’associe en février au festival de science-fiction Les Mycéliades. Comment cette collaboration se traduira-t-elle ? D’autres partenariats sont-ils prévus en 2025 ?
C.V : Avant tout, c’est essentiel dans notre politique culturelle de tisser des liens entre les arts, et donc entre les différents établissements du territoire. Depuis sa création en 2021, le cinéma Veo Grand Central est devenu un incontournable du paysage culturel columérin, s’intégrant à nos temps majeurs comme le festival BD. Cette fois-ci, l’occasion était parfaite, puisque le festival Les Mycéliades réunit médiathèques et cinémas autour de la science-fiction, avec pour thème cette année « les intelligences », un questionnement crucial dans l’évolution des villes avec la tension entre intelligences artificielles, transhumanismes et place de l’écologie et du vivant. D’autres partenariats sont en préparation, avec les Abattoirs Musée-Frac Occitanie, mais aussi le Secours Populaire, et bien d’autres !
De mai à août 2025, le programme « Fabrique des solidarités » prendra le relais de « Devenir cité ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
V.L : Sur ce dernier temps de programmation de la saison, nous voulions aborder l’art de la réparation et du soin, comme perspective écologique, tant au sens de préservation du vivant que du lien social. Les artistes Ememem et Clara Denidet seront invités, cette dernière déployant sa pratique sur les matières textiles : tapis, chaussettes… redonnant une valeur esthétique et fonctionnelle grâce à une réparation visible !
C.V : A cette occasion, nous avons souhaité concrétiser l’engagement solidaire de la Ville par un projet collectif. L’artiste Hélène Durand coordonnera ainsi la réalisation d’une œuvre participative à base de couture, tricot et crochet, pour un don au bénéfice du Secours Populaire.
