Créé dans une première version en 1737, puis révisé en profondeur en 1754, Castor et Pollux peut être considéré comme le paradigme de la tragédie classique à la française. Signée par un compositeur de 54 ans lors de la première version, l’œuvre s’inscrit dans un incroyable corpus d’ouvrages essentiels clôturant une époque baroque en même temps qu’ouvrant largement les portes au style classique.
Castor Pollux © Fabrice Roque
Jean-Philippe Rameau a déjà à son actif des titres prestigieux tels que Hippolyte et Aricie et Les Indes Galantes, deux immenses chefs-d’œuvre. Avec la complicité pour le livret de Pierre-Joseph Bernard, dit Gentil-Bernard, il va porter cette fois à la scène une histoire singulière. Certes elle se passe dans les mondes antiques, conjuguant ainsi les Cieux, la Terre et les Enfers de manière classique. Sauf que le fond de cette tragédie creuse profondément un sentiment original, celui de l’amour fraternel reliant un demi-dieu à son frère mortel. Nous le savons tous, ce drame connaîtra un happy end astral avec la création de la constellation des… Gémeaux.
C’est la version de 1754 que Stéphane Delincak (direction musicale) et Patrick Abéjean (mise en scène) ont décidé de présenter dans le cadre de la saison d’Odyssud externalisée pour ce spectacle à L’Aria de Cornebarrieu, en raison de la fermeture pour quelques mois de la salle blagnacaise. Pour ce faire, ils ont réuni 17 musiciens et 40 choristes (Ensemble À bout de souffle) ainsi que 6 solistes.
Stéphane Delincak à la tête de l’ensemble À bout de souffle – Photo Classictoulouse –
Il n’y a qu’à se souvenir de la réussite exemplaire de leur dernier spectacle : Anacréon et Actéon pour savoir combien les propositions de Stéphane Delincak et Patrick Abéjean sont frappées du sceau de la qualité musicale et de l’élégance scénique. Un rendez-vous précieux entre tous à ne pas manquer !
Ce spectacle est présenté dans le cadre des 14e Rencontres des Musiques Baroques et Anciennes d’Odyssud.
Notez bien que les représentations ont lieu à L’Aria de Cornebarrieu
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
Odyssud
du lundi 07 mars au mercredi 09 mars 2022
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