Effacer l’historique, un film de Gustave Kervern et Benoît Delépine
Nos deux compères cinéastes, nourris au sein un rien sous acide de Groland, mettent ici en scène les heurs et malheurs de nos contemporains face à Internet et ses enfants toxiques, les réseaux sociaux.
Nous nous trouvons rapidement dans les pas de trois voisins d’un petit lotissement, trois voisins qui ont la nostalgie des ronds-points qu’ils ont occupés, habillés en jaune, il y a peu. Marie (Blanche Gardin) est victime d’un chantage à la sextape, Bertrand (Denis Podalydès) tente de sortir sa fille d’un harcèlement sur Facebook tout en étant sous le charme téléphonique d’une certaine Miranda qui veut lui vendre une véranda, sans oublier Christine (Corinne Masiero), chauffeuse de VTC, qui en veut au monde entier car elle n’a qu’une étoile de satisfaction sur son site. Ils décident d’affronter les géants du Net. Ce trio de comédiens, absolument épatants dans leurs rôles de loosers, se voit rejoint pour cette comédie grinçante par Vincent Lacoste, sextaper cynique à souhait, Benoît Poelvoorde en livreur d’Amazon à hurler de rire, Bouli Lanners, geek, planqué en haut d’une éolienne, qui se prend pour Dieu, Vincent Dedienne, fermier bio ayatollesque, Philippe Rebbot, spécialiste de l’arnaque aux aides publiques, mais aussi Michel Houellebecq en client suicidaire, etc. Pathétique, désespérant et pourtant tellement vrai. Tant qu’il en est encore temps, rions de leurs malheurs. Mais n’est-ce pas trop tard ? Dans tous les cas un film formidablement hilarant. Ours d’Argent à Berlin. Excusez du peu !
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