Jean-Baptiste Andrea publie Veiller sur elle aux éditions de l’Iconoclaste. Une fresque ambitieuse et hautement romanesque.
Jean-Baptiste ANDREA © Céline NIESZAWER/Leextra/Éditions L’Iconoclaste
Un homme est sur le point de mourir. Il vit auprès des moines depuis 40 ans. Un homme à la fois secret et silencieux. Il n’a qu’un seul objectif, celui de veiller sur une statue, la dernière qu’il a créé. Cette statue est auréolée d’une telle intensité que le Vatican a demandé à l’isoler, la cacher. Seules quelques personnes peuvent désormais la voir. Impossible de rester insensible face à cette création. Quels secrets cache-t-elle ? Quelle histoire raconte-t-elle ? Seul l’homme en train de mourir le sait. Alors les souvenirs reviennent, ils émergent un à un dans un ultime sursaut de vie.
Une épopée à deux
Les premiers souvenirs sont joyeux puis douloureux. D’abord, il y a le père qui apprend à l’enfant – Mimo – à sculpter. Des instants d’une sensibilité à fleur de peau. Mais le père meurt et la vie devient âpre. La mère envoie le fils très loin chez un sculpteur violent et alcoolique. Mimo vit dans la douleur et le chagrin jusqu’au jour où il fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. Viola. Viola est l’unique fille de la famille la plus fortunée de Pietra d’Alba, les Orsini. Viola a le même âge que Mimo et est une jeune fille unique. Libre et fantasque. Elle aime se coucher sur les tombes pour tenter de percer le secret des morts. Mimo est aussitôt ensorcelé par Viola. Au-delà de l’amitié absolue, cette rencontre sera l’événement capital autour duquel graviront toutes les péripéties de la vie.
Jean-Baptiste Andrea suit les deux protagonistes au fil des années entre doutes, tragédies, ruptures et retrouvailles. Il les unit dans un fil romanesque tourbillonnant qui captive le lecteur. On replonge dans ces grandes fresques qui demandent du temps et de la patience pour suivre intensément l’histoire d’un pays, du fascisme, d’une famille de pouvoir et tout simplement le récit d’un amour pur et délicat. Un roman vertigineux déjà couronné – à raison – par le prix Fnac et encore en lice pour les prix Goncourt et Femina.
