Les plus prestigieuses scènes du monde reviennent s’ouvrir à vous sur grand écran en ce début d’Automne 2021. Il y en a pour tous les goûts. Et à budget plus que raisonnable. En effet, si l’on tient compte du prix du billet in situ, celui qui nous est demandé au cinéma oscille dans une fourchette de 5 à 10% de sa valeur. On croit rêver !
Cette année, grands classiques et créations sont au programme. Il suffit seulement de pousser la porte.
Nadine Sierra – Photo Cory Weaver/San Francisco Opera –
Opéra, ballet, théâtre, un programme fastueux au Gaumont Wilson/Labège
Se remettant tant bien que mal de la pandémie, le célèbre MET de New York nous offre sa traditionnelle dizaine de retransmissions en direct. De nombreuses nouvelles productions ajoutent à l’attraction de cette saison qui comprend également trois créations new-yorkaises de compositeurs contemporains dont la très attendue Fire Shut Up in My Bones (Comme un feu dévorant renfermé dans mes os) signée du musicien de jazz et compositeur Terence Blanchard, né en 1962. L’œuvre devient de ce fait la première d’un musicien afro-américain affichée au MET. A découvrir assurément tout comme la nouvelle production du Don Carlos de Giuseppe Verdi dans sa version originale française avec un duo féminin de choc : Sonya Yoncheva et Elena Garanca ! Au programme également Boris Godounov, une version revisitée par Matthew Aucoin (né en 1990) du mythe d’Orphée, ici centré sur Eurydice, Cendrillon de Jules Massenet dans une version anglaise abrégée pour le 1er janvier 2022, Rigoletto, Ariadne auf Naxos avec la nouvelle coqueluche des wagnérophiles : Lise Davidsen, Lucia du Lammermoor avec Nadine Sierra, Turandot avec la starissime Anna Netrebko et un nouvel Hamlet, signé de l’Australien Brett Dean, né en 1961.
Gaumont Wilson / Gaumont Labège
Olga Smirnova – Photo Natalia Voronova –
La saison de ballet ne sera pas en reste. Pas moins de cinq monuments de la danse sont à l’affiche, diffusés depuis le Bolchoï. Les citer suffit car ils font partie du répertoire de toutes les grandes compagnies de ballet : Spartacus (direct), Casse-noisette, Joyaux (direct), Le Lac des cygnes et La Fille du Pharaon (direct). Tout cela avec les Etoiles, les Solistes et le Corps de ballet du célèbre théâtre moscovite.
400ème anniversaire de sa naissance oblige, la Comédie française programme une saison Molière avec pas moins de quatre pièces majeures : Le Malade imaginaire, Tartuffe (direct), L’Avare (direct), Le Bourgeois gentilhomme (direct). Les Comédiens du français dans leur arbre généalogique. Incontournable. A chaque fois une leçon de style et d’élégance !
Quand le CGR Blagnac et le nouvel UGC de Montaudran se partagent un trésor !
Ces deux complexes diffuseront en direct et en simultané depuis l’Opéra de Paris une nouvelle production des Noces de Figaro dirigée par Gustavo Dudamel, une nouvelle production également de la Cendrillon de Massenet et une reprise du chef-d’œuvre de Rameau : Platée mis en scène par Laurent Pelly. En simultané également La Flûte enchantée superlative captée à Glyndebourne en 2019 et, enregistré à l’Opéra de Paris en juillet 2021, le ballet Roméo et Juliette de Prokofiev chorégraphié par Rudolf Noureev.
Alain Lenglet et Guillaume Gallienne dans Le Malade Imaginaire© Coll. Comédie-Française, Christophe Raymond de Lage
Le CGR propose trois spectacles en exclusivité : Les Contes d’Hoffmann enregistrés en 2016 à L’Opéra de Paris avec l’Hoffmann de Ramon Vargas, celui-là même qui chante La Gioconda au Capitole en ce moment ! Suivent deux ballets, le célèbre Notre Dame de Paris de Roland Petit par l’Opéra de Paris où il fut enregistré en 2021 devant une salle vide… et Le Lac des cygnes capté à Chaillot dans une chorégraphie d’Angelin Preljocaj.
L’UGC nous convie à un tour d’Europe des grandes maisons lyriques. Après une Force du destin tellurique en ce début septembre depuis Londres, direction Zurich pour le Werther de Juan Diego Florez. Notons, en direct du Palais Garnier, une grande soirée de ballet avec Le Rouge et le Noir de Pierre Lacotte, Traviata (Salzbourg) avec le couple Netrebko/Villazón, Aïda (Bastille), Rusalka depuis… Pékin !, Jenufa (Bruxelles), Somnambule (Venise), Butterfly (Milan), également depuis la Scala une Turandot mise en scène par Nikolaus Lehnhoff, Faust (Bastille), Anna Bolena (Liège), Carmen (Monaco).
Au total une offre de près de 40 spectacles de prestige, superlative, quasi pléthorique mais, après plus d’un an d’abstinence forcée en la matière, qui s’en plaindrait ?
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
