C’est sous ce titre évocateur que s’établit le programme musical du prochain concert de la série des Arts Renaissants. Les deux invitées de cette soirée, la soprano Patricia Petibon et la pianiste Susan Manoff forment un duo parfaitement complémentaire et complice dont l’imagination et l’accomplissement font la joie de tous les mélomanes. Ce 30 janvier, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines reçoit un duo de choix !
Patricia Petibon et Susan Manoff – Photo Bernard Martinez –
Soprano colorature, élève de Rachel Yakar au CNSM de Paris et découverte par William Christie, Patricia Petibon maîtrise aujourd’hui un répertoire d’une impressionnante ouverture. Si elle continue à interpréter, sur les scènes d’opéra, les grands rôles de la période baroque qui ont accompagné ses débuts, elle aborde régulièrement tous les répertoires, comme dans le rôle-titre de Lulu d’Alban Berg qui lui a valu de mémorables succès. Patricia Petibon se produit également souvent en récital dans les plus prestigieuses salles du moment. Tour à tour facétieuse, tendre et fougueuse, la soprano aborde en effet le répertoire intime et sensible de la mélodie aux côtés de sa fidèle complice Susan Manoff.
Née à New York et d’origine lettone et allemande, Susan Manoff a étudié le piano à la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon. Des études intensives avec Gwendoline Koldowsky l’ont conduite à approfondir le répertoire du lied et de la mélodie, et à devenir l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. Parallèlement à son activité dans le domaine de la musique vocale, elle se consacre aux autres répertoires du piano et en particulier à la musique de chambre.
Susan Manoff accompagne Patricia Petibon dans ce travail délicat et subtil qu’exige la forme intimiste de la mélodie. Mené avec finesse et discernement, ce travail est le fruit d’une réelle connivence où l’écoute réciproque devient l’expression séduisante et captivante d’un double plaisir partagé.
Patricia Petibon décrit ainsi le programme musical de son concert toulousain : « L’amour, la mort, la mer sont les escales d’un voyage au cours duquel chacun de nous s’aventure au fil de sa courte vie. Telle la baleine blanche, nous fendons les flots avec un œil mélancolique et poétique, questionnant l’odyssée de nos états d’âme : mer qui nous console, mère qui nous enlace ou nous fracasse contre l’écueil, réduisant nos chagrins en écume. Tout comme Ulysse qui regarde le rivage s’éloigner pour embrasser l’inconnu, nous nous immergeons dans une incarnation sonore, simple et nostalgique, en quête de sens. À ceux qui nous ont aimés, qui nous ont quittés, que nous aimons et que nous aimerons, à ceux qui se sont ancrés aux abysses de nos cœurs. »
Des compositeurs aussi divers que Gabriel Fauré, Francis Poulenc ou Erik Satie, d’une part, mais également Samuel Barber, Aaron Copland, ou encore Enrique Granados, Joaquin Rodrigo, et quelques noms un peu moins connus ou plus proches de nous comme Jean Cras, Yann Tiersen, Robert Baska ou Thierry Escaich… mais aussi John Lennon !
« L’amour, la mort et la mer » se retrouvent le 30 janvier à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
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