Désormais incontournable, l’édition toulousaine des salons art3f sera de retour au MEETT, du 7 au 9 février 2025. Un nouveau rendez-vous avec l’art contemporain, où accessibilité et convivialité seront les mots d’ordre. Les habitants de la Ville rose pourront flâner, échanger avec des artistes et professionnels, mais aussi craquer pour une ou plusieurs œuvres d’art.
Art3f n’est pas un simple salon d’art contemporain. C’est un rendez-vous privilégié où artistes et galeristes se partagent l’affiche. Ainsi, les visiteurs peuvent aussi bien apprendre l’histoire derrière une œuvre qu’obtenir des conseils de professionnels pour leur acquisition. Bonne nouvelle pour les Toulousains en quête de découvertes artistiques, l’évènement sera de retour au MEETT du 7 au 9 février 2025. Le côté humain et chaleureux du salon art3f saura séduire les plus frileux, sans doute refroidis par l’ambiance guindée de certaines rencontres dédiées à l’art contemporain.
Un vaste échantillon d’artistes et de styles
Cette année encore, en plus du catalogue des galeristes, le comité de sélection convie divers artistes aux univers singuliers, pour contenter un maximum d’esthètes et de collectionneurs. L’occasion de découvrir la jeune garde contemporaine internationale, mais aussi des artistes déjà bien installés. Peinture, sculpture, photographie… Différentes pratiques seront représentées, ainsi que de nombreux grands courants de l’art contemporain comme l’expressionnisme, le pop art, la figuration, et bien d’autres. Une véritable incursion dans un monde hétérogène et foisonnant.
Toulouse, une ville de férus d’art
Pour rappel, le rendez-vous art3f s’exporte dans de nombreuses villes françaises et européennes, mais les éditions toulousaines se caractérisent par l’engouement sans précédent du public local. Le concept est né à Mulhouse, où la fréquentation reste la plus élevée, en théorie. Mais la Ville rose avait battu le record de fréquentation en mars 2023, avant que sa « concurrente » ne repasse devant le mois de novembre suivant. Alors cette année, le suspense est à son comble ! Toulouse a-t-elle repris le dessus en 2024 ? Quels sont les objectifs pour 2025 ? Réponses avec Serge Beninca.
Rencontre avec Serge Beninca, directeur des salon art3f
En mars 2023, Toulouse avait battu la fréquentation du salon de Mulhouse, mais Mulhouse avait repris les devants le mois de novembre suivant. La Ville rose a-t-elle rebattu les cartes en 2024 ?
Absolument ! Toulouse est repassée devant avec un peu plus de 35000 visiteurs, mais Mulhouse détient encore le record du nombre de ventes avec environ 1840 achats contre 1700 et quelques à Toulouse, donc on se partage les records. Je ne sais pas jusqu’où on va aller, mais on y va !
L’an passé, votre objectif était de maintenir la qualité du salon face à la hausse des prix de l’énergie, des fournitures, etc. Le mot d’ordre est-il toujours le même en 2025 ?
Oui, c’est toujours d’actualité. D’abord, l’idée est d’apporter de la diversité tout en conservant la qualité. Mais quand un salon se passe bien, le bouche à oreille fonctionne, et celui de Toulouse est une réussite. Même si l’inverse est vrai aussi !
Le marché de l’art contemporain a énormément évolué au fil des années. Il s’est notamment développé avec internet et les transactions à distance. Quel est votre regard sur les ventes en ligne ?
Les échos que nous avons indiquent que, du côté des ventes en ligne, c’est quand même compliqué. Il y a eu pas mal de sites à se monter, d’appels de fonds, etc. Mais aussi des dépôts de bilan. C’est assez connu. Je pense que ce n’est pas aussi simple que ça pour deux facteurs. Le premier est qu’on a beau avoir un site en ligne, il faut encore trouver une clientèle derrière. Il faut la capter, ce qui n’est pas facile. C’est un peu comme nous, sauf que nous avons 14 ans d’expérience et que ça avance salon par salon, ville par ville.
Deuxièmement, je l’ai toujours dit et je le pense, quand on connaît un artiste, c’est assez simple d’acheter une toile sur le net. En tout cas beaucoup plus simple, parce que vous avez déjà des émotions pour cet artiste. Par contre, je ne me risquerais pas à acheter une toile d’un artiste que je ne connais pas. J’ai besoin de la voir ou même d’échanger avec l’artiste ou le galeriste, de connaître le parcours et les inspirations. Ce serait peut-être plus facile pour une société comme la nôtre de se lancer dans les ventes en ligne, parce que les gens nous connaissent. Par exemple, une personne qui n’aurait pas acheté une toile à Toulouse pourrait la retrouver sur notre site marchand. Nous avons déjà notre clientèle.
Globalement, en 2023/2024, les ventes d’œuvres coûteuses ont diminué, tandis que les achats de pièces à moins de 5.000 dollars ont augmenté. Ce phénomène s’illustre-t-il sur vos salons ?
Oui, clairement. Mais les œuvres qui ont véritablement chuté, ce sont celles à petits prix, en dessous de 200 ou 100 euros. Ça peut s’expliquer. Clairement, la clientèle du salon est populaire, mais aujourd’hui, quelqu’un qui est capable d’acheter une œuvre entre 3000 et 10000 euros gagne bien sa vie et sera sûrement moins impacté par l’inflation, etc. Par contre, il y a une baisse du côté des gens qui achetaient des petits formats en dessous de 100 euros. Pour cette clientèle-là, qu’on a toujours plaisir à voir, c’est peut-être déjà trop avec la crise actuelle. Malgré tout, l’année 2023 s’était bien passée, l’année 2024 également, même si elle était un petit peu moins bonne. L’année dernière, le premier semestre était particulièrement bon, mais ce qui a perturbé le second, je pense que c’est le moral des gens, avec la dissolution du gouvernement, etc. Entre fin août et début septembre, le téléphone n’a jamais été aussi calme.
Pour conclure, que diriez-vous à un Toulousain qui hésite encore à prendre part au prochain salon, pour le convaincre de venir ?
J’ouvre une parenthèse. Nous sommes présents à Mulhouse depuis 14 ans et je rencontre encore des gens qui expliquent n’avoir entendu que du bien du salon mais ne pas encore être venus. Ce qui veut dire qu’on a encore du potentiel. Le risque, c’est d’atteindre un pic et de chuter. Et je pense que le salon de Toulouse va encore progresser, et si c’est le cas, Mulhouse ne pourra plus jamais le rattraper. D’ailleurs, quand on me demande pourquoi il y a autant de monde à Toulouse, je n’ai pas vraiment d’explication.
Pour revenir à votre question, si on était à Marseille, je dirais : « Tu es jamais venu ? Tu es un fada toi ! ». Plus sérieusement, le salon de Toulouse est agréable, il y a une ambiance sympa et jamais le moindre incident. On peut boire, on peut manger. Donc je dirais simplement « Si tu n’es jamais venu, ne loupe pas le coche, c’est important pour toi. Tu vas comprendre sur place ». Notre objectif est toujours de permettre aux visiteurs de mettre le doigt dans l’engrenage. Nous savons que ceux qui achètent une œuvre d’art pour la première fois reviendront pour une deuxième, une troisième… En plus, on ne fait pas seulement ce salon pour les Toulousains mais pour tout le département.