Le 16 décembre prochain, le concert des Grands Interprètes offre un programme hors du commun qui associe musique et chorégraphie. À l’ensemble instrumental Le Concert de la Loge, créé par le violoniste Julien Chauvin, se joint la Compagnie de danse fondée par Mourad Merzouki. Les deux entités se retrouvent donc pour illustrer une partition universellement connue, celle des Quatre Saisons de Vivaldi.
Concert de la Loge © Julien Benhamou
En janvier 2015, le violoniste Julien Chauvin fonde un nouvel ensemble sur instruments anciens avec l’ambition de faire revivre un chaînon essentiel de l’histoire musicale française : Le Concert de la Loge Olympique, créé à Paris en 1783 par le comte d’Ogny. Cet orchestre était alors considéré comme l’un des meilleurs d’Europe et il resta célèbre pour sa commande des Symphonies parisiennes à Joseph Haydn, lesquelles furent exécutées au palais des Tuileries. À l’époque, la grande majorité des musiciens étaient francs-maçons et de nombreuses sociétés de concerts étaient liées à des loges maçonniques, à l’instar de celle de l’Olympique de la Parfaite Estime.
De nos jours, formation à géométrie variable, l’ensemble propose des programmes de musiques de chambre, symphonique ou lyrique, dirigés du violon ou de la baguette, et défend un large répertoire, allant de la musique baroque jusqu’à celle du début du XXe siècle.
Julien Chauvin © Marco Borggreve / Erato Warner Classics
Le projet de cette recréation est aussi d’explorer de nouvelles formes de concerts, en renouant avec la spontanéité et les usages de la fin du XVIIIe siècle qui mêlaient différents genres et artistes lors d’une même soirée, ou en concevant des passerelles avec d’autres disciplines artistiques.
Pour son programme toulousain, Le Concert de la Loge s’associe donc à la Compagnie de Mourad Merzouki. Le chorégraphe, figure du mouvement hip-hop depuis le début des années 1990, a décidé de fonder en 1996 sa propre compagnie qui prend le nom de sa pièce inaugurale : Käfig, qui signifie « cage » en arabe et en allemand. Ce nom indique son parti pris d’ouverture et son refus de s’enfermer dans un style.
Mourad Merzouki © Julie Cherki
De 1996 à ce jour, il crée 32 pièces, dont la diffusion ne cesse de s’élargir. Au total, plus de 2 millions de spectateurs ont découvert les créations de sa compagnie lors de nombreuses représentations en France et à l’étranger, dans 65 pays. En juin 2009, le chorégraphe est nommé à la direction du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne. En mars 2016, il devient conseiller artistique de Pôle en Scènes à Bron, autour d’une ambition commune de diffusion, de formation et de création du spectacle vivant.
Le 16 décembre à la Halle aux Grains de Toulouse, Les Quatre Saisons de Vivaldi pourront donc être entendues et… vues comme jamais ! Rappelons que cet hymne universel à la nature est constitué des quatre premiers concertos baroques pour violon et cordes des douze concertos pour violon intitulés « Il cimento dell’armonia e dell’inventione » (La confrontation entre l’harmonie et l’invention), composés par le « prêtre roux » en 1724.
Le concert innove.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
