Témoin de la sous-représentation des lycées ruraux dans les grandes écoles, l’association De la Haute-Garonne aux Grandes Écoles, membre de la fédération Des Territoires aux Grandes Écoles est devenue un véritable instrument de lutte contre les inégalités et l’auto-censure.
Née en 2012 au Pays Basque, Du Pays Basques aux Grandes Écoles est une association partant de l’observation que tous les lycéens ne sont pas égaux face à l’accès aux longues études. En effet, 40% des Grandes Écoles sont occupées par des étudiants venant de lycées parisiens alors que la réussite au bac est aussi bonne en province voire meilleure. Une partie des raisons qui cause cette faible représentation de la province au sein des Grandes Écoles est l’autocensure, les freins financiers et la méconnaissance des écoles. C’est en 2017 que la fédération Des Territoires aux Grandes Écoles née chapeautant ainsi une trentaine d’associations toute ayant le même objectif : lever les freins empêchant les lycéens issus de milieux ruraux de postuler à des grandes écoles.
En 2020, après une expérience au sein de De l’Hérault aux Grandes Écoles, Maguelone Pontier décide avec Victor Bachichet, étudiant à Sciences Po Paris, de créer l’antenne De la Haute-Garonne aux Grandes Écoles. Tous deux issus d’un milieu rural, ils ont décidé de lutter contre les inégalités qui subsistent dans l’orientation. Ainsi cette association, comptant une vingtaine de bénévoles, intervient dans les lycées pour permettre de lever l’auto-censure en informant, accompagnant et décomplexant les lycéens dans ce chemin sinueux qu’est l’orientation scolaire.
Afin de répondre à ces objectifs, les actions de l’association se découpent en deux volets. Le premier est d’aider les lycéens et étudiants ruraux à intégrer des grandes écoles. Pour cela, l’association met en place plusieurs dispositifs. Le premier est l’intervention d’étudiants bénévoles dans les classes des lycées pour répondre aux questions des élèves sur l’accès et le financement des longues études. En plus de cela, un système de tutorat a été mis en place pour accompagner individuellement ces futurs étudiants et les aider à préparer des concours ou à constituer leur dossier. Le but étant d’avoir un référent dans tous les parcours afin de pouvoir aiguiller tous les lycéens dans leur orientation. L’objectif de l’association n’est pas pour autant de dégrader les études courtes ou « non sélective », mais justement de donner la possibilité aux élèves de choisir leur carrière en connaissance de cause et sans se soucier de leur statut social ou des financements.
« Toutes les carrières sont jolies du moment qu’on les choisit »- Maguelone Pontier
Le deuxième volet de l’association est de faire rayonner l’égalité des chances dans le territoire. Car il est rare de voir revenir les diplômés de grandes écoles en milieu rural, le but est donc de rappeler ces talents en Haute-Garonne. Pour ce faire, De la Haute Garonne aux Grandes Écoles va leur proposer des stages ou même des postes dans la région et donc permettre à ces personnes de faire rayonner leur département en France de par leur parcours et leurs compétences.
Aujourd’hui, l’association a pour objectif d’aller encore plus loin dans la lutte contre les inégalités en intervenant dans les universités auprès des premières années pour leur présenter les cursus sélectifs ainsi que les concours de la fonction publique. De plus, De la Haute-Garonne aux Grandes Écoles a pour projet de mettre en place une bourse, en partie financée par le Crédit Agricole, permettant ainsi aux lycéens de ne plus se soucier du coût des études.
Ainsi, en accompagnant des lycéens et en redynamisant la région de la Haute-Garonne, cette association et sa fédération nous donne de l’espoir quant à l’égalité des chances face à l’orientation.
« On a beaucoup de dispositifs pour recruter dans les banlieues, mais peu dans les zones rurales. Le but étant que le plus possible de gens fassent des études, si ils le souhaitent » – Maguelone Pontier
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