C’est bien un combat de tous les jours, mais le mot est-il bien employé ? que mène Julie Delfour, toulousaine quarantenaire qui, aussi loin qu’elle remonte dans ses souvenirs, ne s’imagine pas un seul jour, sans un événement, une anecdote, dépourvus de toute référence au monde animal.
Toute petite, la voilà qui récupère déjà tous les animaux !!! Et on dit bien, tous les animaux, les plaisants comme les autres, les rats comme les chauves-souris, les chats, les chiens. Julie n’a pas d’exclusive. Les parents ne sont pas toujours d’accord à 100%, d’autant que les petites bêtes ramenées sous le toit familial ne sont pas toujours en bonne santé. Et il faut éviter que la cellule familiale ne devienne une sorte de Cour des Miracles. Mais la démarche a un côté tellement émouvant qu’on passe sur les contraintes inhérentes. Et Julie ne s’entoure pas d’animaux achetés dans les animaleries à la mode.
L’artiste devant son dernier dessin
En même temps, pour pallier à quelques menues dépenses, Julie écrit des petits textes, bien sûr, sur ses hôtes passagers, textes qu’elle essaie de revendre, en toute innocence enfantine, souvent à l’entourage, très coopératif.
Ce qui finalement ne perturbera pas de trop, par la suite, le parcours traditionnel d’un point de vue scolaire jusqu’à la vie professionnelle à venir. Mais les animaux sont toujours là.
Entretemps, viendra un événement qui va être l’élément, véritable ciment de cette passion. C’est un voyage au Kenya, offert par sa grand-mère, alors qu’elle a tout juste 15 ans. Elle partira seule, en safari, dans un petit groupe et la découverte de la vie animale sauvage dans son cadre naturel va être déterminante. Une succession de coups de cœur et de moments enthousiasmants ? Elle en garde un souvenir impérissable. Ce sera, les animaux, point.
Par exemple, la découverte de la fameuse île aux chats, les chats de Lamu, confortera sa passion pour cet animal. Elle a d’ailleurs écrit un livre intitulé Sur les traces des premiers chats : Les chats de Lamu, édition Ulmer, avec 105 illustrations, ni plus, ni moins. Bien évidemment, les photos et les dessins sont de Julie. Ces chats seraient les descendants des chats sacrés. Elle vit d’ailleurs en ce moment, avec plusieurs chats domestiques bien sûr, chez elle, et il en faut bien au moins un dans l’atelier !! Une expérience aussi, qui fut déterminante dans son choix de vie, c’est son implication dans la lutte contre le trafic d’animaux, en parallèle à son “boulot alimentaire“. Ce qu’elle a pu découvrir n’a pu que la conforter dans sa passion de toujours.
Parce que Julie a travaillé, disons de façon alimentaire, plusieurs années dans un bureau, et ça, cela devenait de plus en plus délicat ! Difficile quand on ne pense que vie sauvage et voyages. Quelques temps passés au Québec dans la région de l’Abitibi-Temiscamingue, puis ce fut Vichy et Paris, jusqu’au retour enfin sur Toulouse, libérée de l’emprise d’un travail dans lequel elle ne s’épanouissait guère. Le choix ayant été fait, on sacrifie certains besoins mais surtout pas l’objet de cette passion qui ne s’est guère atténuée. D’où l’atelier, et le travail toujours de piges pour des revues spécialisées, les revenus de la commercialisation de quelques titres d’ouvrages bien sûr, sur les animaux, et maintenant, la vente de ses créations.
Julie dessine, grave, peint, sculpte essentiellement des félins. On n’est pas dans l’abstrait, ni le figuratif. On est dans le naturel le plus …naturel !! Julie souhaite faire connaître son travail et, au travers, sa passion. Son atelier appelé L’œil du chat, situé au centre ville sous les arcades du Capitole, au 11, lui permet le jeudi après-midi de recevoir et de montrer ses derniers travaux. Une démarche plus intéressante pour se rendre compte de visu de la qualité du travail, du papier ou du matériau. Les passionnés des chats, et des félins en général et tous ceux qui ne le sont pas encore seront accueillis avec le plus grand intérêt par toutes ces paires d’yeux saisis. On le sait, les amoureux de ces créatures n’attendent pas de trouver ici, dans ces quelques lignes, tout ce qu’ils éprouvent déjà : bonne visite !!
Julie Delfour • Facebook
