Née en 2000 du désir des musiciens de l’Orchestre national du Capitole de s’investir dans la pratique de la musique de chambre, la série des Clefs de Saint-Pierre poursuit son exploration d’un répertoire ouvert, exigeant et toujours renouvelé. La saison qui s’ouvre marquera les vingt ans d’existence de l’association Internotes qui gère ces manifestations hors norme. Le programme proposé pour le concert d’ouverture de ce lundi 14 octobre porte le titre poétique « Correspondances et lettres intimes ».
Les musiciens du concert d’ouverture entourent la comédienne Dominique Bru – Photo Florence Fourcassié –
A année exceptionnelle, concerts exceptionnels. Tout au long de la saison 2019-2020, les musiciens invitent d’autres arts à se mêler à la musique. Pour ce concert d’ouverture, il s’agira de littérature. Ce soir-là, nous plongeons dans l’intimité et l’inspiration de deux compositeurs romantiques.
Robert Schumann compose en 1842 un cycle de 3 quatuors, qu’il imaginait comme un seul grand quatuor en douze mouvements, dont il achève la troisième section en moins d’un mois. La première exécution est offerte à Clara, son épouse chérie, et l’édition dédicacée à Mendelssohn qu’il admirait particulièrement. Ce quatuor op. 41 n°3 en la majeur qui sera joué ce 14 octobre, est celui des trois qui s’éloigne le plus de la norme classique, c’est celui d’un poète romantique, des brumes et du rêve.
A l’inverse de Schumann, la composition du Concert pour piano, violon et quatuor à cordes d’Ernest Chausson couvre deux années, 1889 et 1890. Dédié au violoniste et compositeur Eugène Ysaÿe, il est créé le 4 mars 1892 à Bruxelles. L’accueil fut excellent puisqu’à la création le critique Pierre Lalo écrivit : « C’est l’une des œuvres les plus considérables de ces dernières années dans le domaine de la musique de chambre ».
L’exécution de ces deux œuvres majeures sera accompagnée de la lecture des écrits de ces deux compositeurs par la comédienne Dominique Bru. Les états d’âmes de ces deux compositeurs, leurs sources d’inspiration, nous feront cheminer avec eux dans l’écriture musicale.
Les six musiciens convoqués pour ce voyage épistolaire sont Kristi Gjezi, Laura Jaillet et Alexandre Dalbigot, violons, Laura Ensminger, alto, Aurore Dassesse, violoncelle ainsi que le pianiste Philippe Monferran.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
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Les Clefs de Saint-Pierre
