Dounia Hadni publie La Hchouma aux éditions Albin Michel. Le parcours d’une jeune femme à la recherche d’une identité assumée.
Un mot ne cesse de poursuivre Sylia. La hchouma. La honte. Mais la honte de quoi précisément ? Honte d’être née dans une famille aisée au Maroc ? Honte de ses désirs et de ses rêves ? Honte d’essayer de se faire une place quelque part ? Sylia est lasse de se battre contre les clichés et les carcans. Après une enfance plutôt joyeuse, elle décide de venir étudier à Paris. La ville des possibles et de l’art. De réussite en réussite, Sylia intègre rapidement une rédaction parisienne. L’ambiance semble décontractée, sereine. Une émulation constante qui rend vivant et pourtant Sylia étouffe de plus en plus. La hchouma persiste. Et, un jour, s’en est trop.
Le point de non-retour
A force de tout vouloir bien faire. A force de coller aux codes, la rupture est inévitable. D’abord avec le petit-ami presque trop parfait pour ne pas craquer. Sylia a besoin d’espace pour elle. Elle veut se retrouver, respirer. Puis, au terme d’une scène explosive, elle quitte son poste de travail en hurlant son désespoir et son ras le bol des hypocrisies.
A partir de là, le vide. La dérive. Sylia cherche de nouveaux repères. Elle rencontre un homme et la frénésie est immédiate. Une fusion sensuelle, charnelle, toxique. Sylia vit dans l’attente de celui dont elle ne sait quasiment rien. Des allers-retours passionnels et douloureux. Des doutes et incertitudes surgissent bientôt des images du passé. De l’histoire familiale qui empêche Sylia d’avancer. Comment sortir de cette prison mentale ? Comment retrouver son identité et son épanouissement dans ce marasme de questionnements ?
Dounia Hadni signe un premier roman dense et extrême. Les mots sont comme des flèches qui cherchent une cible précise à atteindre. Et elle touche en plein cœur. Sans oublier une pointe d’ironie constante pour retrouver du souffle lorsque la tension est totale. Un texte totalement incarné qui accroche et secoue.
Dounia Hadni, La hchouma, Albin Michel.