Damien Ribeiro publie Les évanescents aux éditions Le Rouergue. Dans ce premier roman, le perpignanais capte les désillusions de l’enfance.
Bayonne. Un décor ensoleillé et les rumeurs de l’enfance. Mickael Dos Reis vit en banlieue avec ses parents, immigrés portugais. Il observe un monde scindé en deux, celui des enfants de la bourgeoisie et les autres dont il fait partie. Une fois l’école terminée, il rejoint un lieu désaffecté, l’ancien Country Club. Là, il trouve des êtres en errance. Des gamins comme lui qui rêvent de liberté et de fougue. C’est aussi là-bas qu’il taggue les murs. Rendre le monde en couleurs. Des couleurs, il n’en manque pas autour de lui. Mais saura-t-il conserver ses espoirs et sa vitalité?
Vivre en demi-teinte
Les années passent. On retrouve le narrateur à Cannes. A l’issue d’un voyage dans le Sud, Narbonne, Toulouse, Dos Reis se retrouve à Cannes où la vie est diamétralement opposée à celle de son enfance. Seul et sans lien avec son passé, il tombe rapidement dans une vie calme, rassurante en apparence. Angoissante en définitive. Il a un travail sans grand intérêt et est en couple avec une femme stable et très organisée. Il se laisse mener aussi bien par ses supérieurs que par sa compagne qui gère l’essentiel. Une vie presque clinique tant elle ne sort pas de la routine. Dos Reis devient alors absent de sa propre histoire, perd les couleurs vives qui le caractérisaient dans son enfance. Il devient flou, invisible, évanescent.
Que deviennent les rêves de l’enfance ? Le narrateur – et à travers lui Damien Ribeiro – nous questionne. Que deviennent également ceux connus dans le passé ? Quelles routes prennent les destins ? Souvent la réponse est surprenante. L’auteur décrit tout cela comme s’il peignait une fresque d’abord très colorée, nette, graphique, puis le dessin s’effrite et dégouline en exprimant toujours quelque chose. La fugacité des rêves. La réalité d’une existence qui se perd puis se cherche.
Sylvie V.
Damien Ribeiro, Les Evanescents, Le Rouergue, 144 p.
Photo : Damien Ribeiro © Carly Steinbrunn.
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