Lorsque Gérard Gémeaux, richissime veuf, décède à la suite d’un accident pour le moins douteux, il laisse à ses deux garçons, Rémi et Bob, une fortune colossale dont une grande partie se trouve dans un compte off-shore libellé en bitcoins. Mais voilà, pour accéder à ce compte il faut un mot de passe, un code de 80 signes. Or ni Rémi, ni Bob, n’ont la moindre idée de celui-ci.
Si Rémi, l’intello de la famille, n’a que faire de cet argent, il en est tout autrement de Bob qui, lui, à force de fréquentations douteuses, se trouve pris à la gorge et a un besoin plus qu’urgent, voire vital, de cet argent. Débute alors, c’est le fil rouge de ce roman, une course contre la montre afin de trouver le fameux code. Clé de celui-ci, Lara, une magnifique et mystérieuse cantatrice venue chanter un lied de Richard Strauss lors de la crémation de Gérard Gémeaux. Ce lied n’est qu’une infime partie d’un code qui fait référence à de multiples ouvrages musicaux, pour la plupart numérotés précisément. L’urgence de réunir cet argent fait place à la violence, à la torture même. Et alors que Rémi et Lara parcourent les capitales musicales européennes, contrats obligent, les tueurs sont à leurs trousses.
Avouons que le final est un peu tiré par les cheveux mais, malgré cela, reconnaissons que Christian Grenier sait nous séduire par le rythme de son récit et ses rebondissements, mais aussi par ce voyage intime au cœur du métier de chanteur lyrique, un cheminement qu’il distille subtilement au travers des fans, des agents, des directeurs, des collègues, de la solitude, de contraintes inimaginables. A l’évidence un roman écrit par la main d’un passionné de ce milieu dont les sunlights font l’impasse sur une vérité beaucoup moins lumineuse.
Mais, avant tout, un vrai polar !
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
« Le Code et la Diva » • Christian Grenier
Editions Rouergue Noir
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