CRITIQUE, concert, TOULOUSE. Halle-aux-grains, le 11 janvier 2025. R. VAUGHAN WILLIAMS. Première symphonie/The Sea. Chœur Orfeon Donostiarra. Orchestre du Capitole. Tarmo Peltokovski.
The sea de Vaughan Williams offerte en majesté
par Tarmo Peltokovski à Toulouse.
Tarmo Peltokovski a le vent en poupe à Toulouse il a réussi à faire salle comble avec une œuvre rare et inconnue du public. « The sea symphony » de Ralph Vaughan Williams est magnifique et spectaculaire. Le chœur et les solistes, une soprano et un baryton interviennent tout le long de l’œuvre. Cette symphonie est composée en 1910 et crée un mois après la huitième de Mahler. L’art de Vaughan Williams est singulier et saprmière symphonie est très aboutie.
Chantre du renouveau de la musique anglaise son style est séduisant. Il n’y a rien de violent dans les harmonies ou l’orchestration. Rien de moderne dans les rythmes. Le bon gout est partout. C’est grandiose, chaleureux, et fédérateur. Le premier mouvement emporte immédiatement l’auditeur sur les cimes marines avec joie. Le direction de Tarmo Peltokovski est magnifique il demande à tous de s’engager totalement dans cette œuvre qu’il semble particulièrement affectionner. Le chœur Orfeon Donostiarra est somptueux, l’orchestre est lumineux et les deux solistes sont exaltés. La voix de soprano de Chen Reiss passe sans difficulté l’orchestre et les chœurs.
Le baryton Sir Simon Keenlyside avec une diction admirable, il dit le texte autant qu’il chante de sa voix chaude.
Chacun participe à la mise en valeur d’une partition qui mérite d’être d’avantage donnée dans les salle de concerts.
deuxième mouvement plus calme et doux permet de reprendre ses esprits après ce début si sensationnel. Le chœur trouve des couleurs subtiles et les solistes de très belles nuances, surtout le baryton qui a une partie très développée. Tarmo Peltokovski construit délicatement une très belle ambiance nocturne. Sa direction si précise se fait délicate.
Le troisième mouvement retrouve une folle énergie. Le chœur a la part belle et rayonne. L’orchestre dans ce tempo très vif prouve une virtuosité diabolique. Tarmo Peltokovski construit quelque chose de grand et fin à la fois. Tous les détails sont révélés dans une construction d’ensemble magnifique.
Le final grandiose ébahit le public. Il débute délicatement et construit progressivement un hymne. Si des thèmes populaires étaient présents dans le scherzo pour ce dernier mouvement le pittoresque maritime s’éloigne. Le texte évolue vers des éléments plus philosophiques. Tarmo Peltokovski arrive à atteindre un niveau musical sublime avec des gestes envoutants pleins de grâce. Ce mouvement final est absolument superbe. Orchestre, chœur et soliste se dépassent. Le public est comme abasourdi. Les dernières notes pianissimo très surprenantes sont magiques. Le silence qui suit est encore de la musique. Puis c’est l’explosion de joie du public conquis qui fait une confiance absolue à ce jeune chef de 24 ans, si mature. Durant les saluts Tarmo Peltokovski brandit plusieurs fois la partition et l’embrasse.
Il semble qu’il va faire pour Deutsche Grammophon une intégrale des symphonies de Ralph Vaughan Williams ; après une première symphonie si réussie nous nous réjouissons de ce beau projet.
Crédit photo : Romain Alcaraz
Hubert Stoecklin