Entretien avec Bernard Cassagnet, délégué régional
Bernard Cassagnet est délégué régional de la Fondation du Patrimoine en Occitanie-Pyrénées (territoire correspondant aux huit départements de l’ex-région Midi-Pyrénées), une fonction qu’il exerce à titre bénévole depuis janvier 2016. Pour Culture 31, il présente cette institution, son fonctionnement et ses actions dans notre région où des centaines de projets sont en cours de réalisation.
Château de Ginestous après les travaux
Quand a été créée la Fondation du Patrimoine et quelles sont sa raison d’être et ses missions ?
La Fondation du Patrimoine a été créée par la loi du 2 juillet 1996 et reconnue d’utilité publique par un décret du 18 avril 1997. Elle a pour mission de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine local, édifié au cours des siècles, et témoignant de la richesse architecturale et naturelle d’une région (maisons, fermes, lavoirs, fontaines, églises, chapelles, pigeonniers, moulins, ponts, véhicules, objets mobiliers, espaces naturels protégés, etc.). La conservation de ce patrimoine de proximité, le plus souvent non protégé par l’État, est de la responsabilité de tous.
L’objectif de la Fondation est de mobiliser toutes les énergies, collectives (associations, collectivités territoriales, entreprises) ou individuelles, autour de programmes concertés de restauration et de valorisation du patrimoine bâti, mobilier et naturel. Elle apporte un soutien tout particulier aux projets créateurs d’emplois qui favorisent la transmission des savoir-faire.
Comment est organisée la Fondation, que ce soit au niveau national ou en Occitanie-Pyrénées ?
Le siège de la Fondation est basé à Neuilly (92) avec un président, un conseil d’administration, un bureau et plusieurs directeurs d’activité : un pour les appels à projets, un pour le pôle administratif et financier, un pour le mécénat et un pour le marketing et la communication.
Concernant la délégation Occitanie-Pyrénées, son délégué régional est nommé par le président de la Fondation. Il s’entoure de délégués départementaux, territoriaux et « thématiques » (une quarantaine en tout). À cette équipe de bénévoles s’ajoutent trois salariés ayant le statut de chargé de mission.
Sur le terrain, dans tous les départements et régions, notre réseau de délégués agit au quotidien, aux côtés des acteurs locaux, afin de mettre en valeur la richesse et la diversité de notre patrimoine.
Quels domaines concernent les projets soutenus par la Fondation ?
Tout le patrimoine bâti, y compris les monuments historiques, les parcs et jardins et le patrimoine naturel, du domaine public ou privé.
Maison des Patients après les travaux
Comment les dons sont-ils collectés puis dédiés à tel ou tel projet ?
Les dons peuvent être réglés par chèque, virement ou carte bancaire. Ils sont obligatoirement dédiés à un projet précis ou aux fonds propres de la délégation.
À quoi s’engage la Fondation vis-à-vis de ses partenaires et mécènes ?
Pour les porteurs de projets, la Fondation s’occupe de toute l’ingénierie et les accompagne dans la partie financement. Elle envoie aux mécènes un reçu fiscal leur permettant de déduire 60% du don pour une entreprise, 66% pour un particulier et 75% pour les personnes relevant de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Il faut noter que les entreprises peuvent également bénéficier de contreparties.
Qui peut être mécène de la Fondation ? Tout le monde, du simple particulier à l’entrepreneur ?
Absolument. Particulier, association ou entreprise, quelle que soit sa taille, tous peuvent devenir mécènes de la Fondation du Patrimoine.
Combien de dossiers sont suivis par la Fondation en Occitanie-Pyrénées et y en a-t-il de particulièrement emblématiques ?
Nous suivons actuellement environ 400 dossiers sur l’ensemble de la délégation régionale. Je précise que chaque année, nous lançons entre 160 et 200 nouveaux projets. Les dossiers emblématiques sont nombreux et à titre d’exemples je peux citer le Palais Niel, la Maison des patients (pour la Ligue contre le Cancer) et le Château de Ginestous (propriété de l’association Emmaüs) à Toulouse, le château fort de Lourdes, la Maison André Breton à Saint-Cirq-Lapopie et, dans le domaine des parcs et jardins, la maison Henri Martin à Marquayrol (Lot).
Propos recueillis par Éric Duprix
Les goûts des autres / Bernard Cassagnet
Fondation du Patrimoine
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