« La Fondation de la Banque Populaire Occitane, le supplément d’âme d’une banque coopérative et régionale ».
Depuis 2011, la Banque Populaire Occitane s’est munie d’un bras armé dans le cadre de sa politique de mécénat : la Fondation de la Banque Populaire Occitane. Culture 31 a rencontré Véronique Papaïx, responsable de cette structure.

Véronique Papaïx
Culture 31 : Présentez-nous cette Fondation
Véronique Papaïx : En tant que Banque coopérative et locale, la Banque Populaire Occitane* est historiquement très engagée dans le tissu associatif régional dans les domaines sportifs, culturels ou économiques. Après la crise financière de 2008, nous avons été sollicités par les acteurs de la solidarité… L’idée de créer une structure dédiée a cheminé, nourrie par une réflexion collective dans le cadre de la définition d’un nouveau projet d’entreprise. Notre Fondation d’entreprise a donc été créée en 2011 pour accompagner différemment et durablement le tissu associatif régional. Elle soutient des projets de solidarité dans toutes ses dimensions.
*Le territoire de la Banque Populaire Occitane se compose aujourd’hui de 8 départements : à savoir l’Ex. Région Midi-Pyrénées hors l’Ariège et avec le Lot-et-Garonne.
Comment est structurée cette Fondation ?
Il s’agit d’une structure dédiée soutenue exclusivement par la Banque dans le cadre d’un programme d’action pluriannuel. Le fonctionnement d’une Fondation d’entreprise requiert l’organisation de deux conseils d’administration par an. Ce CA est composé de 6 administrateurs dont 4 représentent l’entreprise (Le Directeur général, la Présidente du Conseil d’administration, la DRH représentant le personnel et un Administrateur représentant les sociétaires) plus deux personnalités extérieures qualifiées.

Membres du CA Banque Populaire Occitane
Christophe Bosson, Directeur Général et Président de la Fondation, Catherine Mallet, Présidente du Conseil d’administration de la Banque et administrateur de la Fondation, Jean-Christophe Giesbert, administrateur extérieur de la Fondation, Robert Morereau, commissaire aux comptes de la Fondation invité à l’occasion du conseil du mois de mai pour valider les comptes ( il n’est pas membre du conseil), Vanessa Desbons, administrateur de la Banque et de la Fondation représentant les sociétaires, Caroline Tourrel : DRH de la Banque représentant les salariés, Gilbert Cayron : administrateur extérieur
Quelle est la spécificité d’une Fondation en termes de fonctionnement vs une association de mécènes ?
Créer une fondation, c’est se doter d’un cadre délimitant des critères d’éligibilité et de sélection. Nous avons fait le choix d’accompagner des porteurs de projets associatifs (associations d’intérêt général) pouvant justifier de deux ans d’antériorité œuvrant sur et pour notre territoire régional. Nous finançons des projets d’investissement. Notre ambition est d’irriguer l’ensemble de notre territoire même s’il faut bien reconnaître que près de la moitié des demandes est issue de la Haute-Garonne. Depuis 2011, notre Fondation a reçu plus de 1000 dossiers, dont un tiers a fait l’objet d’un accompagnement.
Quels sont les moyens dont vous disposez ?
Nous avons une enveloppe de 300 000 € par an ainsi que des moyens humains mis à la disposition par la Banque : l’équipe de la Fondation, sans oublier les fonctions supports pour répondre aux exigences comptables, fiscales et juridiques du fonctionnement de celle-ci.
Le MEDEF 31 vient d’ouvrir une plateforme dédiée au mécénat.
Je pense que c’est une excellente idée car de nombreuses personnes imaginent, encore aujourd’hui, que le mécénat n’est réservé qu’aux grandes entreprises. C’est faux ! Tout le monde peut s’inscrire dans cette démarche que l’on pourrait qualifier de citoyenne, depuis les entreprises du CAC 40 jusqu’aux personnes physiques en passant par les entreprises de taille intermédiaire ou les professions libérales. S’engager dans une démarche philanthropique pour des raisons fiscales serait réducteur. S’engager dans une démarche de mécénat, c’est avant tout accompagner des causes d’intérêt général qui raisonnent avec les valeurs de l’entreprise. C’est un très beau levier interne.
Quelles sont vos actions ?
Nous avons six domaines d’intervention : la Santé, le Handicap, le Lien Social, l’Insertion Professionnelle, l’Education et l’Environnement. Nous pouvons accompagner des projets culturels à condition qu’ils soient éducatifs ou inclusifs. Par contre, nous n’avons pas vocation à financer de la production artistique. Ce sont les actions sur le handicap qui tiennent le haut du podium, suivies de près par les actions de lien social. Si l’environnement est en retrait, nous notons une progression sensible ces dernières années…
Le mur d’escalade du Club Alpin Français Auch-Gers
Créée à Auch en 2014, le Club Alpin Français Auch-Gers propose trois types d’activités montagne : Le ski de randonnée, la randonnée en montagne et l’escalade. Notre Fondation est fière de soutenir le projet d’extension du mur d’escalade avec une accessibilité renforcée pour les personnes en situation de handicap.
Comment sont sélectionnés les projets retenus ?
Nous lançons deux appels à projets par an, en phase avec les deux réunions de notre Conseil d’administration. L’appel du Printemps s’est soldé par la sélection de 24 projets pour une enveloppe de 152 800 €. Après l’étude « administrative » des candidatures, nous travaillons les projets en lien avec les associations. Une fois la candidature retenue, nous valorisons nos lauréats via la presse et les réseaux sociaux. Parallèlement aux projets qui sont présentés en conseil d’administration, nous organisons, deux fois par an, un vote auprès de l’ensemble des 1972 collaborateurs de la banque pour donner un « coup de pouce » à trois associations.
Vos dernières opérations ?
Le choix est difficile…Je pourrais vous citer l’Arche en Agenais, une action qui flèche la rénovation d’un foyer de vie dans le Lot-et-Garonne dans lequel se côtoient personnes en situation de handicap et personnes valides de manière intergénérationnelle. Nous accompagnons également une association d’insertion tarnaise : Insert Solution. Notre action s’inscrit dans le cadre de son « projet mobilité » visant à faciliter l’employabilité de personnes éloignées de l’emploi. 28% des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur parcours pour des problèmes de mobilité…. Dans ce cadre, nous participons au financement d’une voiture électrique sans permis qui sera louée, symboliquement, aux personnes accompagnées par l’association.
Projet éducatif porté par l’association RÉPARER LE LANGAGE, JE PEUX
Depuis sa création en 2015 l’association a permis à plus de 9 000 collégiens et lycéens, le plus souvent en difficulté scolaire et sociale, d’écrire et de lire en classe, 138 romans collectifs tous publiés. Notre Fondation est heureuse d’accompagner l’association dans son dispositif de communication. www.reparerlelangage.fr
Comment devenir bénéficiaire de la Fondation ?
Il suffit de contacter l’équipe de la Fondation, un collaborateur de la Banque Populaire Occitane en agence Banque ou des sites centraux, et renseigner notre dossier de candidature téléchargeable sur notre site.
En termes d’activité, sur l’année 2024 nous avons reçu 112 dossiers. Sur les trois premiers mois de 2025, nous sommes déjà à 78… Le secteur associatif est, semble-t-il, directement impacté par la baisse de subventions publiques ….
Vos projets ?
Nous sommes sur un programme pluriannuel de soutien de la Banque qui s’achève en 2026. Aujourd’hui, nous réfléchissons pour définir le prochain programme, ce ne sont pas les dossiers qui vont manquer, bien au contraire. Plusieurs scénarios sont imaginés : évolution de nos domaines d’intervention, plafond des subventions par projet, ouverture à des acteurs non associatifs … Ces différents scénarios seront proposés aux membres du conseil d’administration de la Fondation en fin d’année avec pour ambition d’inscrire l’action de la Fondation dans la durée, une action qui raisonne pleinement avec la Raison d’Etre de l’entreprise : « Ensemble, engagés et solidaires pour donner vie aux projets de nos territoires ».
Propos recueillis par Robert Pénavayre