Un premier roman c’est un peu comme un premier long métrage. Un rêve d’enfant. Et en matière de cinéma Jean Reno sait de quoi il parle. Avec plus de cent films à son catalogue, celui qui passe de l’ombre à la lumière en 1988, il a alors 40 ans, devant la caméra de Luc Besson dans Le Grand Bleu, avait, dit-il, besoin de raconter l’histoire d’Emma. Le légendaire Godefroy de Montmirail adore les histoires romanesques mais aussi les parcours humains.
Jean Reno © Eric Guillemain
Grand lecteur devant l’Eternel, le plus célèbre Léon du cinéma mondial se fait ici un pari à lui-même : écrire un livre. En l’occurrence un roman. Et pas n’importe lequel, celui d’une métamorphose, celle d’une femme qui va finalement se découvrir au travers d’épreuves redoutables. Emma est kiné dans un centre de Thalasso en France. Elle a des doigts de fée. L’un des patients, richissime omanais, jette son dévolu sur elle afin qu’elle vienne former les équipes d’un centre de bien-être luxueux dans le sultanat dont son père est un ministre particulièrement influent. L’offre est quasiment impossible à refuser. Emma part donc pour le Moyen Orient, avec chauffeur à l’arrivée ainsi qu’une interprète privée. Elle fait également connaissance avec les expats de cette région mais, surtout, n’a d’yeux que pour ledit patient qui ne manque pas de la visiter rapidement pour des soins qui finalement iront … bien plus loin. Tout cela ressemblerait à une bluette exotique si l’attaché culturel de l’Ambassade de France… Et nous voilà parti en plein roman d’espionnage !
Si l’écriture est d’une limpidité que l’on doit saluer, l’intrigue assure son lot de rebondissements et de suspense qui en fait un véritable scénario de film ou de série. Les personnages sont parfaitement dessinés et l’on se plaît rapidement à leur donner des visages.
Victor le nettoyeur (voir Nikita) connaît bien ce genre de femme passionnée révélant un tempérament intrépide et des potentiels insoupçonnés. Il en fait ici une variation pleine de promesses !
