« La nouvelle voix du Jazz » … Cette accroche disons éculée va donc servir une fois de plus à saluer une débutante prometteuse en espérant lui donner un coup de pouce …
Sauf que voilà, Camille Bertault est déjà loin devant, en haut de la côte, sous les sunlights, en tête de chroniques, le tout en quelques mois et tout juste deux albums. Cette vocaliste enjouée n’a peur de rien et son spectacle est un tourbillon de jubilation.
Avec son flair habituel, la Salle Nougaro a pu la booker à temps, car sa carrière explose.
© 2018 Sony Music Entertainment France
Nouvel album Giant Steps et concert à la Salle Nougaro ce mercredi 23 janvier
Comment ça marche, un pas de géant ?
En 2015, la miss poste avec la webcam de sa chambre une vidéo vite devenue virale où elle vocalise note-à-note et dans le tempo le fameux Giant Steps de l’immense saxophoniste John Coltrane.
En 2018, elle est la Révélation Jazz de l’année.
Épatante, ébouriffante, virtuose, elle scatte comme un Aristochat sur les standards du jazz aussi bien que sur du Bach ou du Ravel, sur Gainsbourg, Michel Legrand ou Wayne Shorter.
Elle « scatte » les gars, c’est-à-dire qu’elle suit la mélodie avec des paroles, parfois des chabadabadas ou du langage yaourt comme on disait – mais elle le fait avec une musicalité et une joie absolument confondantes. Comme un Bobby Lapointe survitaminé si ça vous parle. Des paroles qui ne sont pas qu’un ornement de virtuose car elle ne veut pas d’un album où la voix n’est qu’un matériau. Cette Camille-là aime que retentisse la langue et bien vrai, tout ce qu’elle compose vaut son pesant de poèmes.
Camille Bertault ©photo: Paul Rousteau
Cette vitalité contagieuse qui déborde dès son premier album (En vie !’), Camille Bertault ne la doit pas qu’aux bonnes fées ni au seul bonheur d’avoir grandi avec un papa pianiste de jazz amateur. Les études d’art dramatique puis le conservatoire en classe d’harmonie, composition et chant jazz ont permis d’outiller et de donner toute sa mesure à ce tempérament de dingue.
Son nouvel album mélange reprises de standards et compositions personnelles, sans oublier un retour sur le Giant Steps qui la fit connaître. C’est l’album d’une jeune femme de son temps, avec des racines emmêlées mais particulièrement solides.
Elle résume : « J’ai voulu un album qui me ressemble au plus près, plutôt qu’un album qui ressemble au plus près au genre auquel il appartient. »
Voilà un beau spectacle en vue, un tourbillon de jubilation, all that jazz en somme.
Réserver sur le site de la Salle Nougaro
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