Sur la route de papa, un film de Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt
Nabil est issu du monde de la télévision et du documentaire, Olivier est un ancien international de foot de l’Inter Milan. Ils se connaissent depuis 20 ans et ont décidé de mettre ensemble leurs envies sur un thème foisonnant, celui du pèlerinage au bled que font chaque année de nombreux maghrébins vivants en France.
Nous croisons immédiatement Kamel (Redouane Bougheraba), architecte en passe de décrocher un énorme appel d’offre au Moyen Orient. Au moment d’aller présenter son projet à l’émir concerné, sa mère, Mima (Farida Ouchani), décide de partir au bled. Kamel a beau argumenter pour la persuader de différer ce voyage, il n’y a rien à faire. La Renault 21 est fin prête, bourrée de tous les côtés, embarquant Kamel, Sophie (Caroline Anglade) sa femme, Mima bien sûr et leurs deux enfants : Gauthier (lumineux Jean-Stan Du Pac, un tout jeune comédien à suivre assurément !) et sa sœur Gwenaëlle (Lisa Montiège). Surprise, Mima a convié son neveu, Farid (Mourade Zeguendi, volcanique) et sa famille à se joindre à eux pour cette expédition. Et les voilà sur la route qui va les amener jusqu’au bled familial via la France et l’Espagne en passant par Gibraltar. L’odyssée va être picaresque ! Mais pas seulement. Le scénario creuse ici les notions de famille, de transmission, de mémoire et tout cela au cœur du choc des générations.
Conjuguant avec virtuosité authenticité de ton, émotion et humour, ce film finit par nous toucher car il sonne vrai, juste, sans effet de manche. Et croyez-moi, la nouvelle et jeune génération d’acteurs invitée sur ce film est loin de s’en laisser compter par ses aînés.