L’Ultime braquage, un film de Frederik Louis Hviid
2008 au Danemark, Copenhague plus précisément. Le plus grand holdup de son histoire vient d’avoir lieu. Les Danois n’en sont toujours pas revenus ! Ce pays, comme de nombreux pays nordiques, érige la confiance en vertu cardinale.

Debout, Gustav Dyekjaer Giese et ses complices au milieu d’une montagne de billets – Crédit : Magnet Releasing
Des montagnes de billets (c’était il y a presque 20 ans…) sont stockées dans un entrepôt en plein cœur d’une zone industrielle, sous une surveillance pour le moins précaire. Il n’en faut pas plus pour qu’une poignée de Pieds Nickelés décide de le cambrioler. Le second opus du réalisateur danois Frederik Louis Hviid est quasiment un mode d’emploi du parfait petit cambrioleur. Repérage de la cible, recrutement de l’équipe, logistique (voitures, armes, pelleteuse…), plan d’action, opération, débriefing (partage). Au cœur de ce holdup, deux hommes en quête non seulement d’argent, mais aussi d’adrénaline. Passons rapidement sur le Slimane mal dessiné de Reda Kateb, ici en roue libre dans les pires clichés de ce type de mafieux. Le film se focalise heureusement sur Kasper (remarquable et sculptural Gustav Dyekjaer Giese), boxeur en échec sur le ring, cherchant une nouvelle voie à son existence. Son physique de dieu grec n’en porte pas moins les stigmates de la souffrance : balafres et tatouages sont les témoins d’une vie qu’il n’arrive pas à construire pour lui et sa famille. Dans la nuit noire, humide et poisseuse, les poursuites en voiture, les coups de feu, les meurtres, les lumières entêtantes des gyrophares remplissent l’univers sans retour de la délinquance armée. Des trouvailles de mise en scène captivent. Telle celle du braquage qui ouvre le film. Un fourgon blindé rempli de billets est attaqué. Ce qui devait être une formalité se finit dans un bain de sang. Nous assistons à cette explosion de violence depuis l’intérieur du fourgon, alors que le chauffeur, un vieux briscard du métier, tente de rassurer son adjoint, un débutant. Cinq minutes totalement sidérantes.
Un film classique certes, au sens noble du terme s’entend, mais dans cette atmosphère nordique toujours propice aux fantasmes les plus vénéneux.
Pour la petite histoire, alors que l’ensemble des braqueurs a fini par être interpellé, à ce jour seul 10% du butin a été retrouvé !