La saison des vingt ans des Clefs de Saint-Pierre se poursuit dans la diversité et l’imagination. Le deuxième concert explore un répertoire exigeant et novateur. Le programme de cette soirée du 16 décembre est centré sur une œuvre phare du XXème siècle, Pierrot lunaire, d’Arnold Schönberg, auquel les musiciens rendent hommage. En outre, l’exécution de cette partition hors norme s’accompagnera d’une mise en mouvement spécialement conçue pour ce spectacle.
Pierrot lunaire ne sera pas la seule œuvre inscrite au programme de cette soirée d’exception. Masque, du compositeur japonais Toru Takemitsu, introduira cette incursion dans la musique du XXème siècle. Composée pour deux flûtes en 1959-1960, cette pièce place à égalité le son et le silence. Les trois parties qui la composent ont pour titre : Continu, Incidental et Incidental II.
Pierrot lunaire, composé par Arnold Schönberg 50 ans avant Masque, comporte 21 mélodrames extraits des textes poétiques éponymes du Belge Albert Giraud. Pierrot lunaire est le plus souvent donné dans sa version allemande élaborée sur la traduction d’Otto Erich Hartleben. C’est dans sa version française que l’œuvre sera offerte à Toulouse. Ce cycle adopte une instrumentation singulière. Une récitante dit les textes en utilisant la technique de déclamation du « parlé-chanté » (Sprechgesang). Elle est accompagnée par un ensemble instrumental original composé d’un piano, un piccolo, une flûte traversière, une clarinette, une clarinette basse, un violon, un alto et un violoncelle. Précisons que le Sprechgesang est une forme artistique qui se fonde, au début du XXème siècle, sur la déclamation très expressive et très théâtrale héritée des grandes « diseuses » de la fin du XIXème siècle, mais ici sur une ligne musicale qui sert de guide à la déclamation.
Autour de la mezzo-soprano Victoire Bunel, chargée du rôle de la récitante, les musiciens de l’Orchestre national du Capitole réunis pour cette exécution sont : Joséphine Poncelin, flûte, Émilie Pinel, clarinette, Marianne Puzin, violon, Anne-Sandrine Duchêne, alto, Thomas Dazan, violoncelle, Émilie Véronèse, piano. La deuxième flûte sera tenue par Elsa Marquet-Lienhart, actrice de mouvement, qui assure en outre la chorégraphie dramatique à laquelle participent l’ensemble des musiciens.
Cette soirée découverte ouvre décidemment des horizons nouveaux.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
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