L’ensemble Unité, qui réunit vingt-cinq chanteurs dirigés depuis sa création en 1999 par son fondateur Christian Nadalet, se produit régulièrement dans la région toulousaine. Toujours à l’affût de partitions à revisiter, il avait donné du Requiem de Mozart une version transcrite tout-à-fait convaincante.
Ce chœur « s’attaque » cette fois à un autre Requiem, et non des moindres en termes d’ampleur démonstrative, celui que Giuseppe Verdi composa en mémoire de son compatriote le poète Alessandro Manzoni.
A l’occasion des vingt ans de son existence l ’Ensemble vocal Unité se lance donc dans la présentation d’une version particulière de la Messa da requiem de Verdi. Comme pour le Requiem de Mozart dont l’Ensemble avait exécuté la version de Carl Czerny, il s’agit cette fois encore d’une « réduction » de la partition originale. Pour présenter en concert cette version originale, des moyens vocaux et surtout instrumentaux s’avèrent nécessaires et difficiles à réunir. Christian Nadalet et son ensemble ont choisi de monter la version revisitée sur le plan instrumental par le chef allemand Michael Betzner–Brandt (né en 1972). Ce dernier a voulu s’essayer, avec talent, à la réduction de la partition orchestrale pour petit ensemble de cinq instruments : piano, marimba, cor, contrebasse et percussions. Ses motivations, lui qui connait bien les chœurs et écrit beaucoup pour ces formations à Berlin et à Vienne, ont été nourries par la nécessité de permettre à des formations de petit effectif d’aborder cette œuvre gigantesque sans devoir recourir à des moyens inatteignables.
Le 17 novembre, à 17 h, en l’église Saint-Jean de Ramonville-Saint-Agne, l’Ensemble vocal Unité et le groupe instrumental associé seront donc dirigés par Christian Nadalet. Les solistes vocaux invités sont : Caroline Allonzo, soprano, Christine Labadens, mezzo-soprano, Pierre-Emmanuel Roubet, ténor, et Jean-Loup Pagésy, basse.
Quant aux musiciens instrumentistes, ils sont respectivement : Fabrice Benhamou, piano, Louis Domallain, marimba, Eric Rütschlé, cor, Kevin Garçon, contrebasse, et Laure Porte, timbales.
La Messa da requiem a comme origine une commande passée à plusieurs compositeurs italiens pour écrire un Requiem à la mémoire de Gioacchino Rossini mort le 13 novembre 1868, pour laquelle Verdi composa la treizième et dernière partie, le Libera me. La Messa per Rossini n’ayant jamais été exécutée, Verdi envisagea rapidement de composer un Requiem entier à partir du Libera me, mais le projet ne prit forme qu’avec la mort de Manzoni. Verdi offrit à la municipalité de Milan la composition d’une messe en son honneur, d’où le titre originel de Requiem de Manzoni. La création eut lieu le jour du premier anniversaire de la mort de Manzoni le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan sous la direction du compositeur lui-même.
Le 17 novembre, cette nouvelle version d’un chef-d’œuvre que l’on peut qualifier d’« Opéra sacré » pourra donc être découverte.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse