Le chœur de chambre les éléments, fondé et dirigé par Joël Suhubiette, a lancé en 2014 la création d’ateliers d’initiation et d’expression au chant choral et à la voix à la Villa Ancely, de l’hôpital Purpan de Toulouse. Ces ateliers, regroupés sous le beau titre, « Enchantons-nous », sont portés par le projet « culture et santé » du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse de Toulouse, soutenus par la Fondation Daniel et Nina Carasso et en partenariat avec la Mairie de Toulouse. Ils s’adressent aux adolescents qui dépendent du service de pédopsychiatrie.
Pour la deuxième année consécutive, toujours grâce au mécénat de la Fondation Daniel et Nina Carasso, l’association les éléments prolonge son partenariat avec l’Hôpital Purpan et avec le chanteur Bertrand Maon qui a mené, tout au long du premier semestre 2015, des séances de sensibilisation au chant choral à destination des adolescents accueillis à la Villa Ancely et à l’hôpital de jour Boris Vian du Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent.
Comme il nous l’avait expliqué lors d’un entretien précédent, Bertrand Maon est accompagné dans sa mission par les éducateurs spécialisés, infirmières, orthophonistes et aides-soignants de la Villa Ancely. Cette proposition insolite prend, et même plutôt bien. « Tout ce qui nous surprend d’eux se passe à l’atelier, relate une des infirmières. Après quelques séances, on a vu des jeunes qui ont des difficultés relationnelles et du mal à s’exprimer… chanter ! » Bertrand Maon témoigne du fait que « Pour ce projet, tous les acteurs – l’équipe artistique et administrative des éléments, celle de la pédopsychiatrie de la Villa Ancely, la déléguée culturelle du site de Purpan – ont magnifiquement joué ce jeu. »
Les rencontres nombreuses entre le chanteur et les adolescents hospitalisés ont permis de faire connaissance, de débattre, de rapprocher les points de vue, et finalement de créer collectivement, dans un but de médiation avec les soignants, un espace commun entre deux mondes, celui de la culture et celui de la santé.
Ces ateliers sont portés par le projet « Culture et Santé », du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, qui développe depuis 1999 des actions culturelles, suite à une convention signée entre les ministères de la Culture et de la Santé pour assurer un meilleur accueil des personnes hospitalisées, garder un lien avec la vie sociale et stimuler la part de créativité de chacun pour surmonter les épreuves de la maladie. Ces activités artistiques et culturelles destinées à l’ensemble des patients accueillis au sein des différents sites hospitaliers du CHU sont très diversifiées : musique, écriture, théâtre, cirque, arts plastiques, danse…
Une partie du chœur de chambre « les éléments ». En haut à gauche, Bertrand Maon
Cette année, les séances du projet « Enchantons-nous » se déroulent à l’extérieur de l’hôpital, dans la grande salle de la Paroisse Saint Nicolas dans le quartier Saint-Cyprien de Toulouse. « On côtoie les adolescents au quotidien, on connaît beaucoup d’eux. Mais lors de ces ateliers, on leur porte et ils nous portent un regard différent, moins thérapeutique, plus spontané. » raconte Mélanie, infirmière à la Villa Ancely.
La Fondation Daniel et Nina Carasso qui soutient ce projet a été créée début 2010, sous l’égide de la Fondation de France. A travers son axe « Art citoyen », la Fondation accompagne ainsi plusieurs actions en faveur de l’éducation et la diffusion artistiques qui permettent de construire notre individualité et de mieux vivre en société.
Le prochain concert toulousain des éléments aura lieu le 22 juillet au Cloître des Jacobins à 21 h 30, dans le cadre du Festival Toulouse d’été. Le concert, réalisé en collaboration avec l’ensemble Concerto Soave et la soprano Cristina Kiehr, présentera un programme de Music for Queen Mary, du compositeur Henry Purcell.
Souhaitons longue vie au projet « Enchantons-nous ». Son prolongement en 2016 représente un espoir inestimable de réinsertion sociale par la musique et le chant, pour tous les adolescents en souffrance.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse