Le livre de poche est un inconditionnel de nombreux lecteurs. Une façon pratique et légère pour découvrir ou redécouvrir des textes publiés précédemment. Voici une sélection des dernières parutions qui devrait ravir un large public.

Maylis Bessière © Francesca Mantovani/Gallimard
Des parcours de vie
Pour commencer, Maylis Besserie nous raconte la vie passionnante de Jessie Lightfoot dans La nourrice de Francis Bacon publié aux éditions Folio. Celle qui fut la nourrice et la confidente du célèbre peintre Francis Bacon. Le roman retrace leur relation unique, depuis l’enfance de Bacon jusqu’à sa carrière artistique tumultueuse. Grâce au regard de Jessie, le lecteur découvre les facettes intimes de l’artiste, ses tourments, ses passions et son génie créatif. Un récit captivant et original pour cerner la personnalité de Bacon.
Autre parcours de vie, plus anonyme mais non moins touchant, avec la parution aux éditions Points de Un monde plus sale que moi de Capucine Delattre. L’auteur suit les pas d’Elsa, une adolescente de 17 ans qui découvre l’amour en même temps que le mouvement #MeToo. Et, avec ce premier amour, le désenchantement. La violence et la culpabilité. Malgré une parole qui se libère, Elsa se retrouve piégée dans une relation toxique. Ce roman est intense et rappelle l’importance de nommer les choses.
Enfin, Mokhtar Amoudi raconte l’histoire de Skander dans Les conditions idéales, publié aux éditions Folio. Skander, abandonné par sa mère, est placé en ASE (Aide sociale à l’enfance). Ainsi balloté, le jeune garçon se retrouve un jour chez Mme Khadidja. Pour Skander ce sera l’heure des choix. Celui de la délinquance ou d’une vie future meilleure. Coincé dans ce dilemme, l’auteur retranscrit avec réaliste et poésie la trajectoire d’un être en construction. Un roman d’apprentissage qui a obtenu le Prix Goncourt des détenus en 2024.
La quête d’identité
Catherine Bardon dans Une femme debout, publié aux éditions Pocket décrit le destin de Sonia Pierre. Elle naît dans un batey, campement où vivent et travaillent les braseros, autrement dit les coupeurs de canne à sucre. Un lieu d’injustices et de douleurs. Mais l’enfant à la chance de recevoir une instruction et possède une force de caractère étonnante. A seulement 13 ans, elle participe à une manifestation qui réclame de meilleures conditions de vie aux braseros. Dès lors, elle fait de sa vie une vie de combat et de convictions que nul ne pourra ébranler. Un portrait saisissant sur la force féminine et la capacité de renaissance.
Autre récit personnel, celui narré par Ève Guerra dans Rapatriement, publié aux éditions Pocket. Ce premier roman parle d’un retour aux sources. Annabella Morelli, jeune étudiante de 23 ans, étudie à Lyon lorsqu’elle apprend la mort de son père qui vit en Afrique, le pays de son enfance. Après le choc, l’action. Rapatrier le corps paternel. Or, tout se complique à mesure que des secrets de famille resurgissent. Annabella doit démêler les fils de son existence. Débute alors une réflexion profonde sur l’identité, le poids du passé et les liens intergénérationnels qui hantent. Eve Guerra a obtenu en 2024 le prestigieux prix Goncourt du premier roman.
Pour terminer, Olivia Elkaim s’interroge également sur la construction de l’identité avec Fille de Tunis, publié aux éditions Points. Elle nous embarque à Tunis afin de suivre les traces de sa grand-mère maternelle. Jeune fille libre et passionnée, Arlette se marie et quitte Tunis. Direction Marseille ou sa vie d’exilée et de mère de famille ne ressemble en rien à l’insouciance passée. Alors elle essaiera de briser ce carcan. Lorsqu’elle meurt, ses enfants se séparent de tous les souvenirs. Mais c’est sans compter sur Olivia, la petite-fille, qui décide de lever le voile et de comprendre ce que cachent les silences. Une histoire touchante sur les liens familiaux.