Belle-Fille, un film de Méliane Marcaggi
Prise dans un imbroglio sentimentalo-vaudevillesque, la belle Louise se voit dans l’obligation d’usurper une identité envahissante au cœur de la Corse. Pour notre plus grand bonheur !
Par le plus grand des hasards, Louise apprend que Marc, son mari, la trompe. Folle de rage, elle s’empare des billets d’avion qui devaient amener le conjoint volage et sa tendre conquête vers l’île de beauté et s’envole vers la Corse. Là, elle rencontre Florent, un beau jeune homme, genre prince charmant, qui va la conduire vers les étoiles lors d’une folle nuit. Problème, le prince charmant en question en profite, si l’on peut dire, pour passer l’arme à gauche et, au petit matin, ne se réveille pas! La chambre d’hôtel étant dans un état post-apocalyptique, une enquête est diligentée, menée entre autres pandores par le frère du défunt fêtard, Anto. Et voici que de portes qui claquent en quiproquos, Louise rencontre Andréa, la mère de Florent, qui derechef la prend pour la bien-aimée lointaine de celui-ci, celle qu’il ne s’était jamais décidé à lui présenter. Louise refuse ce rôle improbable mais devant l’insistance et les menaces d’enquête approfondie dans ladite chambre qui ruisselait de drogue, Louise se voit contrainte d’accepter l’emploi. Au moins jusqu’aux obsèques. C’est le départ sur les chapeaux de roues d’une comédie hilarante, servie magistralement par des comédiens au mieux de leur talent. Bien sûr il y a la lumineuse Alexandra Lamy, Louise tétanisée par une aventure pour le moins rocambolesque, mais il y a aussi Miou-Miou, hiératique maman corse, foudroyée par la perte de son fils mais qui essaie de trouver dans sa présumée belle-fille la force de retrouver un peu de la vie de son fiston. Et autant le dire, dans cet emploi tout en retenu, elle est fabuleuse.
Comment ne pas citer Jonathan Zaccaï, Anto, lui qui sait tout, mais qui ne veut rien dire afin de sauvegarder un peu de sérénité pour sa maman. Il est toujours ce comédien que l’on aime pour sa discrétion, toujours épatant. Sans oublier, et pas simplement parce qu’il a composé la BO de ce film, le Florent plus qu’éphémère en même temps qu’essentiel de Thomas Dutronc, il est à la perfection ce prince charmant d’un soir qui va s’évaporer au premier soleil naissant. Sans parler des personnages du cru qui, dans certaines scènes, nous rappellent furieusement L’Enquête Corse (Alain Berbérian – 2004). Qui s’en plaindrait tellement le clin d’œil est assassin et jubilatoire !
Une vraie comédie, pleine de peps, d’humour, de sentiments aussi, de rebondissements et d’émotions en tous genres. Encore une fois, un premier long parfaitement maîtrisé. Un régal !
Miou-Miou – Les Valseuses, oui, mais pas que !
Quand l’apprentie tapissière intègre la bande du Café de la Gare en 1968, elle n’est pas encore majeure et ne sait pas sur quel chemin elle s’aventure. Peu importe, au milieu de ce vent de liberté qui souffle alors sur le monde, elle va se frayer un passage qui l’amènera de petites en grandes gloires…pour le moins contestataires. En 1974, elle a 24 ans et s’ouvre en grand les portes de la renommée aux côtés de Patrick Dewaere et Gérard Depardieu dans Les Valseuses signées Bertrand Blier. Les succès s’enchaînent dans tous les genres : policier, comédie, drame. Peu importe l’ampleur des rôles qui lui sont proposés, elle les marque tous du sceau d’un immense talent.
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