Galin Stoev nous présente une mise en scène intense de la comédie dramatique d’Ivan Viripaev au ThéâtredelaCité de Toulouse.
Je lis cette histoire comme un voyage initiatique au cours duquel, pour accéder à la lumière, il faut d’abord descendre dans les ténèbres les plus profondes et même traverser la mort.
C’est une quête effrénée du plaisir à tout prix, une recherche d’intensité par le sexe, la drogue, la violence mais qui dévoile surtout une désorientation et une perte de repères. Tout cela, avec le désir profond de trouver du sens, de l’amour et de la liberté. C’est un voyage qui, avec humour, tendresse et poésie nous renvoie à nos propres questions sans réponse.
EXTRAIT
MONICA. – C’est une étreinte. Étreins-moi.
CHRISTOPHE. – Mais je ne sais pas comment faire.
MONICA. – C’est juste que tu n’as jamais essayé. Tu as toujours été focalisé sur le résultat, tu penses à l’orgasme. Mais le vrai plaisir est ici, Christophe : est-ce que tu le sens ?
CHRISTOPHE. – Oh mon Dieu, c’est presqu’insoutenable !
MONICA. – Parce que c’est le plaisir qui ne commence ni ne finit jamais. C’est la véritable vie, Christophe. Étreins-moi.
CHRISTOPHE. – À ce moment-là, Christophe s’effondre en sanglot. Putain, qu’est-ce qui m’arrive?!
MONICA. – Ce qui se passe maintenant est l’événement le plus important de l’univers : la vie rencontre la vie.
CHRISTOPHE. – Je suis vivant, murmure Christophe, et il se met à pleurer. Je suis vivant, murmure Christophe, et il sourit. Je suis vivant, murmure Christophe, et il pleure. Je suis vivant, murmure Christophe, et il sourit. Je suis vivant, murmure Christophe, et le serpent noir se transforme en un « Mon Dieu, je ne savais pas qu’il y avait une telle tendresse en moi ». Et voilà qu’à l’intérieur de Christophe, il n’y a plus de serpent noir, mais seulement un : « Mon Dieu, je ne savais pas qu’il y avait une telle tendresse en moi ». Et là, des millions de cellules de Christophe volent vers des millions de cellules de Monica, et maintenant, elles se rejoignent les unes les autres dans d’insoutenablement longues étreintes. Mon Dieu, je ne savais pas qu’il y avait une telle tendresse en moi, Monica, murmure Christophe.
MONICA. – Je te rencontre, tu me rencontres. Ma tendresse rencontre la tienne, et l’univers s’élargit.
CHRISTOPHE. – C’est dingue !
EN QUELQUES MOTS…
Quête de soi Sexe Mensonge et vidéo Prix de la critique Auteur vivant
ThéâtredelaCité
du samedi 5 au mercredi 9 juin 2021
Site Internet • Billetterie en ligne
Texte d’Ivan Viripaev
Mise en scène de Galin Stoev
Photos de © François Passerini
Insoutenables longues étreintes / Présentation