Pour la première fois, des documentaires primés à Cinélatino sont reprogrammés au cinéma Utopia Tournefeuille le week-end suivant la clôture du festival.
Samedi 26 mars à 16h, PRIX DOCUMENTAIRE RENCONTRES DE TOULOUSE SOUS L’ÉGIDE DES MÉDIATHÈQUES DE MIDI-PYRÉNÉES
El legado, de Roberto Anjari-Rossi (Chili, Allemagne, 2015, 1h22)
Dans un lieu simple et semi-rural, le double portrait d’une jeune fille et de sa grand-mère qui l’a élevée. La jeune fille, mécanicienne de son état, cherche du travail, et sa grand-mère, qui égrène des souvenirs avec humour, souhaite que sa petite-fille vive mieux que bien des jeunes du quartier, mères seules et abandonnées. La relation familiale est tendre, parfois drôle. La vie matérielle, dans ce milieu très modeste, tient avec des bouts de ficelle, ça bricole et ça rit beaucoup. Une très belle image, intimiste, qui dessine peu à peu une société avec ses croyances, ses limites très étroites et les rôles que vivent hommes et femmes : rôles théoriques assignés et réalités de la vie ; envies de vivre et bornes certes imposées par le monde, mais aussi par soi, pour préserver un espace de liberté.
Samedi 26 mars à 18, PRIX LYCÉEN DU DOCUMENTAIRE et Mention spéciale DES RENCONTRES DE TOULOUSE SOUS L’ÉGIDE DES MÉDIATHÈQUES DE MIDI-PYRÉNÉES
Juanicas, de Karina García Casanova (Mexique, Canada, 2015, 1h18)
Peut-être d’abord simplement le portrait intime d’une famille d’immigrants mexicains au Canada. Juanicas est un jeune homme souffrant de trouble bipolaire. Après plusieurs années au Mexique, il revient vivre au Québec dans la maison de sa mère, diagnostiquée elle aussi de la même maladie. Sa soeur Karina le filme pendant dix ans documentant sa descente aux enfers. Aucune vision voyeuriste ou sensationnaliste dans ce film touchant qui cherche tout simplement à comprendre. Nous assistons à la tragédie d’une famille placée en exil intérieur, au désespoir de nomades malheureux à l’esprit tourmenté. Le sujet douloureux, délicat et dérangeant est traité avec une distance pudique, malgré la grande implication émotionnelle de la réalisatrice. À mesure que le film progresse, il devient une chronique de divers problèmes de société.
Dimanche 27 mars à 20h, PRIX DU PUBLIC DOCUMENTAIRE LA DÉPÊCHE DU MIDI
Jonas e o circo sem lona, de Paula Gomes (Brésil, Pays-Bas, 2015, 1h37)
Né dans une famille d’origine circassienne, Jonas, 13 ans, rêve de cirque et y consacre la presque totalité de son énergie, surtout pendant les vacances. Il va aussi à l’école ; il y est plutôt bon élève, mais s’y ennuie. Alors, il inclut les copains du quartier dans son projet de cirque à domicile. Sa maman, qui voudrait pour lui une vie plus facile que celle qu’elle eut avant de quitter le cirque, lui oppose la réplique classique : « l’école d’abord ». Dans un dialogue trans-caméra avec la réalisatrice, les deux personnages poursuivent leur quête : Jonas, passionné, inventif, infiniment gracieux et tracassé par son projet ; sa mère, qui cherche à savoir s’il n’y a pas moyen de satisfaire les deux buts à la fois… Un film qui pose avec justesse, humour et tendresse les questions de la fin de l’enfance, tout en montrant la grande beauté de la jeunesse en mouvement.