En mars 2011, un nouvel orchestre avait fait une apparition remarquée à Toulouse. Baptisé du nom bien particulier de « Orchestre Mozart Toulouse Midi-Pyrénées », ce nouveau-né doit sa création dans le riche panorama musical de la ville rose à la volonté de musiciens de l’Orchestre National du Capitole de doter la région d’une formation dite de « type Mozart » c’est-à-dire intermédiaire entre un orchestre de chambre classique et une phalange symphonique. Grâce au soutien de l’association AIDA, « Association des entreprises mécènes de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse », bien connue de tous les mélomanes de la région, l’intention a porté ses fruits.
L’Orchestre Mozart Toulouse Midi-Pyrénées est une phalange « à géométrie variable » qui peut adopter trois types d’effectifs, une douzaine, une vingtaine ou une trentaine de musiciens. Il est dirigé par Claude Roubichou, à la fois chef d’orchestre et flûtiste de l’Orchestre National du Capitole. Le lundi 15 décembre 2015 à 20 h 30, cette jeune phalange propose un concert original composé exclusivement d’œuvres espagnoles des 19ème et 20ème siècles.
De Joaquín Turina l’orchestre jouera la fameuse pièce intitulée La Oración del Torero. Né en 1882 à Séville, Turina a commencé ses études dans sa ville natale puis à Madrid avec José Tragó. De 1905 à 1914, il réside à Paris, où il suit des cours de composition auprès de Vincent d’Indy, à la Schola Cantorum. En 1914, il rentre à Madrid et se consacre alors à une triple activité de compositeur, professeur de musique et critique musical. Il est également chef d’orchestre et accompagne notamment les Ballets Russesde Diaghilev. Joaquín Turina meurt en 1949 à Madrid. Le conservatoire madrilène est rebaptisé en son honneur Conservatorio Profesional de Música Joaquín Turina. La Oración del Torero (La prière du torero) op. 34 traduit l’influence du folklore chez Turina. Initialement écrite pour un quatuor de luth, elle a été ensuite remaniée pour un quatuor à cordes puis pour un orchestre.
L’orchestre Mozart interprètera également l’étonnante « Symphonie à grand orchestre » en ré majeur de Juan Crisóstomo de Arriaga. Ce violoniste et compositeur basque espagnol, né le 27 janvier 1806, exactement cinquante ans jour pour jour après Mozart, est décédé de la tuberculose en 1826 à Paris (10 jours avant son vingtième anniversaire). Son père lui a donné l’équivalent espagnol des deux premiers prénoms de Mozart, ce qui le fera appeler le « Mozart espagnol ».
La troisième pièce inscrite au programme de ce concert connaît une célébrité universelle. Il s’agit du concerto pour guitare et orchestre de Joaquin Rodrigo, intitulé « Concerto de Aranjuez ».
Ce premier des cinq concertos pour guitare écrits par le compositeur a été créé à Madrid en 1940. Joaquín Rodrigo a souhaité que sa partition transporte l’auditeur dans un autre espace et un autre temps. Il dit que son œuvre capture « les fragrances des magnolias, le chant des oiseaux, et les ruissellements des fontaines » du jardin du palais royal d’Aranjuez.
Le guitariste Philippe Mouratoglou sera le soliste de cette célèbre pièce. Formé par Wim Hoogewerf, Roland Dyens et Pablo Marquez (dont il fut un temps professeur assistant au Conservatoire de Strasbourg), Philippe Mouratoglou développe une approche caractérisée par son ouverture instrumentale (guitares classique, électrique, folk 6 et 12 cordes, guitare baryton) et stylistique. Interprète, improvisateur et compositeur, il collabore avec des musiciens et ensembles de tous horizons. Il aborde ainsi aussi bien la création contemporaine que les musiques traditionnelles ou la musique de chambre On le retrouve régulièrement en concert dans de nombreux festivals et lieux divers en France et à l’étranger.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Renseignements et réservations aux adresses email et internet :
orchestre.mozart.toulouse@gmail.com
Programme du concert donné le 15 décembre 2014 à 20 h 30 à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines de Toulouse
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