Le festival Scroll revient pour une deuxième édition. Jusqu’au 1er mars, les Bibliothèques de Toulouse ouvrent leurs portes au public pour explorer les différentes facettes de la culture numérique. Ateliers, conférences, expositions : le programme s’annonce riche et varié.
Le festival Scroll est conçu pour promouvoir la culture numérique, une culture omniprésente dans notre quotidien, mais dont les mécanismes restent parfois méconnus. Jeux vidéo, montage, intelligence artificielle… Avec 113 activités programmées cette année sur 19 sites culturels, le festival rend accessible tout un univers à travers les bibliothèques de Toulouse.
Rencontre avec Arnaud Vayssade, Bibliothécaire responsable de la Médiation Numérique
Pour cette deuxième édition, vous avez choisi comme thème les utopies numériques. Pourquoi ce choix ?
L’actualité. Le contexte global, plutôt morose ces derniers temps, nous a naturellement conduits vers ce sujet. Dans la culture littéraire, les dystopies et les récits sombres occupent une place importante. À l’inverse, le festival Scroll a voulu insuffler une vision optimiste des technologies, en mettant en avant le potentiel de la culture numérique à créer des choses merveilleuses.
Quels sont les immanquables de ce festival ?
Cette année nous avons trois dont deux mis à disposition par le Quai des Savoir qui sont nos partenaires. Toulouse Ex Machina d’abord, c’est une exposition qui reconstitue Toulouse en 2070, grâce à l’intelligence artificielle. C’est un studio de jeu vidéo toulousain qui est à l’initiative du projet. La Ville Rose y est représentée sous l’eau, dans un climat tropical et même dans un paysage désertique. Ensuite, l’exposition Synthetic Memories à la bibliothèque Saint-Jean. C’est une exposition explorant l’usage de l’intelligence artificielle pour recréer des souvenirs de personnes atteintes de maladies neurodégénératives, permettant ainsi de conserver une trace de leur vie. Enfin, à la bibliothèque de Tournefeuille, l’artiste indépendant Xano Martinez proposera une exposition autour des arts plastiques et de la création numérique.
Les jeux vidéos sont une des thématiques déjà mis en avant l’année dernière, qu’est ce qui change cette année ?
Cette édition met l’accent sur les métiers du jeu vidéo. Artistes 2D, programmeurs, et autres professionnels du secteur viendront partager leur parcours lors de conférences organisées tout au long du mois. De plus, chaque bibliothèque accueillera un atelier dédié au jeu vidéo. L’année dernière, nous avons eu plusieurs retours notamment de la part des jeunes d’en savoir plus sur les métiers du jeu vidéo par conséquent nous avons mis l’accent sur les formations et métiers à connaître dans ce milieu.
Vous avez quelques animations à faire découvrir au public ?
Bien sûr ! Toute la programmation Fablab est particulièrement intéressante. Ces ateliers immersifs autour de la création numérique permettent aux participants d’explorer des technologies comme l’impression 3D et la découpe laser. L’objectif est de leur faire découvrir ces machines tout en les invitant à concevoir eux-mêmes un objet 3D de science-fiction. Cet objet sera ensuite intégré dans un autre atelier dédié à la création de courts-métrages, où il servira d’élément de décor. Le dimanche 16 février, nous aurons également le plaisir d’accueillir Capitaine Nexus VI, un youtubeur spécialisé en science-fiction, à la bibliothèque José Cabanis. Il animera une conférence sur la représentation des robots dans la SF.
Comment vous abordez les enjeux éthiques et sociétaux dans ce festival ?
Un journaliste indépendant Jean-Lou Fourquet, animera à la bibliothèque José Cabanis le samedi 8 février, une conférence sur les algorithmes. : comment nous influencent-ils, jusqu’où vont-ils dans la manipulation de nos choix ? Le matin même, il proposera une conférence sur les alternatives possibles à ces systèmes. Par ailleurs, toutes nos animations consacrées à l’intelligence artificielle incluront une réflexion sur les enjeux écologiques liés à ces technologies. Nous souhaitons adopter une approche équilibrée : mettre en avant les aspects positifs de la culture numérique tout en encourageant un regard critique et une discussion ouverte sur son impact. Cette double approche est une composante essentielle du festival Scroll.