The Duke, un film de Roger Michell
The Duke, la rocambolesque histoire, tout ce qu’il y a de plus authentique, que nous raconte ce film s’est passée en 1961, en Angleterre et plus particulièrement à Londres. C’est en effet dans la prestigieuse National Gallery que fut dérobé le portrait du Duc de Wellington peint par Goya. Le coupable n’est autre qu’un chauffeur de taxi sexagénaire : Kempton Bunton.
Ecrivain à ses heures, mais jamais publié, il a un tempérament un brin anarchiste. L’une de ses obsessions est la redevance télé. Estimant qu’elle devrait être gratuite à partir d’un certain âge, surtout la partie concernant la BBC, chaîne d’état, refusant donc de la payer, il fera pour cela de la prison. Mais revenons à notre tableau. Une fois en sa possession, il va demander une rançon pour le rendre d’un montant ridicule : 5000£, alors que le tableau est évalué à 140 000£ ! Mais également à la condition que le gouvernement d’Harold Macmillan rende la télévision gratuite pour les personnes âgées.
Bien sûr le tableau a été récupéré et lors d ‘une plaidoirie devenue historique, Kempton ne sera condamné que pour le vol du cadre du tableau. Lequel cadre n’a jamais été retrouvé… Ah, ces Anglais ! Le cinéaste de Coup de foudre à Notting Hill (1999) s’applique ici non seulement à nous tracer le portrait d’une véritable personnalité hors du commun, mais également à nous peindre une société britannique fracturée par des inégalités abyssales. Tout est au cordeau à l’écran : couleurs, reconstitution, costumes, et les acteurs sont renversants de naturel.
Au premier rang de ceux-ci Jim Broadbent, gigantesque Kempton, tout pétri de certitudes dans ses combats et d’audace dans ses affrontements. A ses côté, Helen Mirren, son épouse, creuse le sillon d’un deuil difficile à faire, celui de leur fille Marian, décédée des suites d’un accident de vélo. Sans oublier leur fils Jackie (Fionn Whitehead), objet d’un twist final pour le moins inattendu…
The Duke, un film qui fait croire en l’Humain et donc qui fait du bien. Tout simplement !