En 1994, à Toulouse, le jeune Aurélien Bory assiste au spectacle Le ciel est loin la terre aussi du metteur en scène Mladen Materic, connu pour son théâtre d’une très grande élégance et délicatesse. Cette représentation le marque profondément par sa puissance visuelle et laisse des traces lumineuses et persistantes dans son propre parcours d’artiste.
Que reste-t-il, en nous, des spectacles vus, quand le rideau tombe ? Que faisons-nous de ces souvenirs ?
Voici donc quelques pistes que lance Aurélien Bory, bien connu des habitués du Théâtre, en mettant en scène, à son tour et à sa façon, la pièce de Mladen Materic. Il ne s’agit pas à proprement parler de recréer à l’identique le spectacle, mais, à partir d’éléments de raconter comment une oeuvre devient source d’inspiration.
Ce remake à la mélancolie burlesque, intensément poétique, fait résonance aux histoires de famille et de transmission. On se sent bouleversé par cet hommage sensible à la fragilité grandiose du théâtre, et à l’art si délicat d’en être spectateur.
« Voyage à travers le temps, cette pièce à la croisée des arts vivants, écrite à quatre mains, fait écho en chacun de nous, touche des zones sensibles de notre propre histoire. Une délicatesse scénique à découvrir au plus vite. » IO Magazine
« Création à quatre mains, deux consciences et une multitudes de souvenirs, Je me souviens Le ciel est loin la terre aussi est l’histoire d’une double rencontre : celle, décisive, qui en 1994 guida la vie et l’oeuvre à venir d’un jeune homme (Aurélien Bory) marqué à jamais par la découverte d’un metteur en scène (Mladen Materic, alors artiste en exil, associé à Garonne) ; et celle, fuyante, de souvenirs fantasmés mêlés à des fantômes bien réels, autant de témoins du temps qui a passé et – au vu de la brillante carrière d’Aurélien – du pouvoir créatif d’un choc esthétique. Un petit séisme à sa façon, rendu à l’époque possible par Garonne, et dont nous sommes ici heureux de pouvoir offrir une « réplique »… »
« Un spectacle, quand il ne joue pas, n’est que l’ensemble des décors, des costumes et des accessoires, entreposés, inanimés, comme morts. Un spectacle, quand il ne joue pas, ce n’est que l’ensemble des acteurs et des techniciens dispersés dans leur propre vie et dans leurs occupations. Rejouer un spectacle, cela signifie rétablir les rapports entre tous ces éléments. » – Mladen Materic
« Le ciel est loin la terre aussi, de Mladen Materic, est le premier spectacle que j’ai vu quand je suis arrivé à Toulouse. J’ai réalisé ce soir-là que le théâtre n’existait pas, qu’il n’était pas une forme donnée, et qu’il était possible — et même nécessaire — de le réinventer.
Vingt-cinq années ont passé. Je sais que ce spectacle a laissé des traces, que j’ai voulu suivre en créant mon propre théâtre, mais aussi des traces dans la mémoire que j’aimerais retrouver aujourd’hui. »
« Je ne me souviens plus du Ciel est loin la terre aussi, ou du moins les bribes qu’il m’en reste sont soumises à l’impitoyable physique — chimie ? — de la mémoire : superposition, substitution, morcellement, glissement, confusion, flou, effacement… J’aimerais écrire littéralement par-dessus les traces du Ciel est loin la terre aussi, en m’attachant uniquement à la trace physique que constitue un décor. J’ai demandé à Mladen Materic de me donner ce décor pour interroger les panneaux de bois, les portes, les fenêtres, les meubles, qui sont restés pendant des années dans l’ombre d’un entrepôt, et tenter de faire émerger quelque mémoire. »
mercredi 7 juillet 2021 à 20h
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Écriture de Aurélien Bory et Mladen Materic
Répétition ouverte au public