Colloque. Académie des Sciences. Paris. Amphithéâtre du 3 rue Mazarine les 28 et 29 Janvier 2020 : Face au changement climatique le champ des possibles.
Faire chacun tout son possible, c’est possible !
Je reviens de deux jours marquants et je dois partager ce qui me semble important. Ce colloque a été organisé par les meilleurs scientifiques à l’Académie des Sciences à Paris. Admirablement organisé, gratuit sur simple inscription et tout à fait passionnant. Je m’y étais inscrit pour prendre le temps de comprendre auprès des personnes vraiment compétentes ce qui se passe en ce moment. Ma confiance dans les scientifiques de haut niveau datant de mes études. Passionnant mais je dois dire que si je n’ai pas été vraiment surpris par ce que j’ai entendu, il y a pourtant des contre-vérités qui ont été battues en brèche. C’est le problème avec les sujets vraiment sérieux : il n’y a pas de journalistes compétents capables d’analyses et de résumés simplement honnêtes. Ou si il en a ils sont perdus au milieu des adeptes du sensationnel, des positions partisanes et de la simplification facile. Prendre du temps pour comprendre et auprès de gens compétents est finalement une vraie chance. Mais les nouvelles de la terre ne sont pas réjouissantes et les problèmes sont très complexes et entremêlés. Il se dégage toutefois des lignes de forces démontrées et incontournables. C’est long deux jours et tout le monde ne peut s’offrir ce temps pour comprendre je le comprend bien. Pourtant ne devrait on pas offrir à chacun cette opportunité car une vrai révolution mondiale est nécessaire. Ci dessous le lien pour regarder les vidéos : Il est possible pour chacun de regarder en ligne ces deux jours mais ils ont été denses et les quatre demi journées en vidéo méritent de prendre son temps.
Il y a quatre vidéos correspondant aux quatre demi journées.
La qualité des interventions vient de l’engagement de ces scientifiques animés par leur passion du savoir, leur sérieux dans l’étude, leur prudence dans les analyses, les modélisations et les vérifications dans une rigueur admirable. Certains sont coordonateurs de chapitre du rapport du GIEC c’est dire. Je crois que ce colloque organisé pour le grand public leur a demandé des qualités de synthèse et une clarté tout à fait admirables et que les vidéos pourront aider bien des humains à prendre de bonnes décisions.
Je partage ce que j’ai retenu.
Il y a consensus scientifique et les climato-sceptiques sont confondus :
C’est bien l’activité humaine qui est la cause, au moins partiellement, de l’évolution du climat.
– Les énergies fossiles utilisées par les hommes depuis la révolution industrielle ( charbon, pétrole et gaz ), ont déversé du CO2 dans l’atmosphère en telle quantité que l’océan et les forêts pourtant si puissants n’en ont pas pu absorber un tiers de ces émissions. Ce CO2 et d’autres gaz comme le méthane restent au dessus de nos tête et font comme un couvercle qui explique cette augmentation globale de la température. L’augmentation de la température de l’air et de l’eau est en moyenne de Un degré depuis 1880. Ce degré est global selon les régions mais cela peut dépasser les 5 à 10 degrés par moment en certains lieux.
– Les océans saturés de CO2 sont plus acides et plus chauds.
– Les effets sur les organismes vivants sur terre, dans l’air et dans l’eau peuvent être létaux et la disparitions d’espèces va à une vitesse jamais vue.
– La solution ne dépend d’aucun état seul mais de la coordination de tous. Le bel élan mondial de l’ accord de Paris en 2015 n’a pas été suivi d’effets suffisants. Certains pays se sont retirés. Aucun n’a tenu ses engagements. Pas même la France.
– Se fixer sur la maitrise des émissions de CO2 est nécessaire , incontournable mais pas suffisant.
– La solution sera globale mais aucune action individuelle n’est négligeable.
Il y a des solutions mais toutes y compris les espoirs des voitures électriques et la séquestration de CO2 sous terre, ainsi que le nucléaire ne peuvent être que temporaires car engagent d’autres dangers.
– Chacun à son niveau peut diminuer ses émission de CO2. Il faut juste penser pour chaque action à son absolue nécessité et si une alternative décarbonée est possible la préférer.
+ Changer sa manière de se déplacer. Si possible transports en commun, vélo , trottinette, ou à pied. Si la Voiture est nécessaire penser co-voiturage et voiture pleine et envisager une voiture électrique même si c’est loin d’être idéal.
+ Éviter l’avion.
+ Se chauffer plutôt à l’électricité car en France l’électricité grâce au nucléaire dépense moins de CO2.
+ Manger plus simplement est peut être possible. Peut être essayer de diminuer la viande et petit à petit se passer de viande rouge. Ne pas abuser du riz. Viandes rouges et riz produisent du méthane, consommer fruits et légumes de saison à volonté et acheter des productions locales le plus possible.
+ Dans notre consommation mettre un peu de sobriété...
L’idée est de ne céder ni à l’attentisme, ni de demander aux autres de faire, mais de faire soi-même ce qui est en son pouvoir.
Réfléchir comment se passer totalement des énergies fossiles à titre individuel sera déjà intéressant c’est indispensable en 2050. Ce ne sera pas facile mais la planète ne supportera pas d’avantage de CO2 très longtemps.
Notre rapport général à la consommation me semble fondamental et un regard sur ce qui nous entoure aussi. Comment comprendre et encourager les chauffages extérieurs des cafés ? La climatisation extérieure ? Les publicités ne sont elles pas plus nuisibles que nous le pensons ? A t-on besoin de tout cet internet, ce streaming, ces écrans ? Les questions sont légions, quels sont nos vrais envies, nos besoins personnels vraiment importants ?
Pour se persuader de ces efforts peut être prendre le temps de regarder les arbres, les plantes, le ciel quand il est clair, les rivières , les lacs , la mer, l’océan. Se promener quand l’air est bon, respirer à pleins poumons dans les montagnes. Planter des graines et les regarder évoluer, planter et voir la beauté de la croissance. Notre vie actuelle ne mérite-t-elle pas d’être préservée dans sa diversité ?
Ce sont les jeunes en fin de colloque qui ont ouvert une réflexion honnête, lucide et particulièrement pertinente plus que les politiques décevants (sauf peut être Cedric Villani scientifique encore et homme politique encore jeune).
Allez directement sur le film 4 à 2 h 45 minutes. Car les jeunes nous posent les vrais questions : pourquoi ce sont eux qui devraient payer l’addition et trouver les solutions ? Ne pouvons nous pas nous assumer ce que notre génération a consommé sans conscience ? A présent nous ne pouvons plus dire que nous ne savons pas !
En conclusion j’ai une certitude, il faut que chacun agisse à sa manière une fois accepté l’urgence
et j’ai également beaucoup de questions…
Je me demande comment l’enfant de la terre peut à ce point mal se comporter. Pourquoi l’enfant paresseux reste-t-il le modèle de chacun ? Vous savez celui qui dit en rentrant de l’école qu’il fera ses devoirs plus tard, tout à l’heure, ce soir, demain matin, à la récré et qui se retrouve sanctionné et collé. Mais il s’agit là de bien plus grave qu’un zéro et une colle il s’agit de la mort de l’homme. Pas la fin de la planète terre car elle en a vu d’autres.
Mais l’homme ce bipède cortiqué, cet animal orgueilleux, saura-t-il y demeurer ?
Essayons au moins ! Que chacun le veuille au moins !
Photos : DR