Selfie un film de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque
Ils se sont mis à cinq pour réaliser ce film à sketches sur l’Homo Numericus. Cinq histoire donc qui vont finir par s’entrecroiser dans un délire d’addiction aux réseaux numériques aussi amusant que tétanisant.
Tétanisant ? Parce que, tout simplement, à un moment ou à un autre vous allez vous retrouver à l’écran, face à la camisole électronique qui a pris possession d’une partie importante de votre – notre – cerveau. Et le premier sketch n’est pas des plus réjouissants. Où il est question d’une famille qui filme en permanence, afin d’alimenter le blog qu’ils ont ouvert à cette attention, le douloureux parcours de leur gamin…atteint de leucémie. Le succès est mondial. Ils deviennent de vrais influenceurs invités à Hollywood. Patatras ! Le gamin est guéri. Horreur et damnation ! Les followers disparaissent à vue d’œil. Plus d’invitations prestigieuses. Que faire pour rebondir ? On rit, bien sûr, un peu jaune quand même. Puis il y a l’histoire de Romain, addict à un site qui lui dit tout ce qu’il a à faire, à acheter aussi. Stupeur, un beau soir, ledit site lui conseille d’acheter du Viagra. Ce quadra fringant qui n’a jamais eu…de problèmes voit sa vie s’effondrer. Il a beau changer de nom, le site lui conseille toujours la petite pastille bleue. Nous croisons aussi cette prof de français un peu vieille France qui se rêve écrivain. Elle va commencer par littéralement insulter (troller) via internet un youtubeur à deux balles qui a un succès fou. Mais voilà, de troll en troll, une rencontre finit par avoir lieu. C’est beau les réseaux quand même. Sauf que… Nous faisons connaissance en même temps avec un site qui note les hommes en termes de séduction. En fait ce sont les femmes abordées qui donnent une cotation. Il faut avoir 5/5. Mais voilà, ce pauvre Florian ne décolle pas de 2.5/5. Sa carrière de Don Juan est compromise. Et encore plus qu’il ne le pense… Et puis il y a le réseau Smileaks. Je vous laisse le soin de le découvrir…
Avec une équipe de comédiens au top, parmi lesquels Manu Payet, Blanche Gardin, Elsa Zylberstein, Max Boublil, Finnegan Oldfield et Sébastien Chassagne, et sous couvert d’une comédie finalement dramatique, ce film est un constat effrayant en même temps qu’une vraie et violente alerte sur l’asservissement et la fascination au numérique toutes générations confondues. Sans parler de l’égocentrisme forcené et maladif des fameux selfies. Ce n’est pas le chef d’œuvre du siècle certes, mais force est de constater combien le reflet de cette nouvelle société qu’il nous envoie en pleine figure, à l’instar d’un Jean-Baptiste Poquelin au 17ème siècle, est totalement tétanisant et singulièrement angoissant par la déshumanisation et la bêtise qu’il sous-tend. Les machines auraient-elles déjà pris aussi habilement que définitivement le pouvoir ? La réponse est malheureusement dans la question…
Finnegan Oldfield – Une valeur sûre de la nouvelle génération
En 2001, il a 10 ans à peine lorsque sa maman le pousse littéralement devant une caméra pour un casting. Retenu et fasciné, Finnegan décide de continuer dans cette voie et va arrêter ses études à l’âge de 15 ans. Le Franco-britannique enchaîne téléfilms, séries, seconds rôles sur grand écran. Pour ce grand ado, le chemin est de plus en plus large et les propositions affluent en même temps que les tournages se multiplient. Il enchaîne de multiples nominations sans ramener pour l’heure de prix significatifs. Patience, Finnegan, patience !