Après le très beau concert « hors les murs » du 23 septembre dernier autour de la Grande Fugue, la saison des Clefs de Saint-Pierre reprend ses marques à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines. Le 18 novembre prochain à 20 h cinq musiciens de l’Orchestre national du Capitole y réunissent leurs talents pour exalter les « Lumières romantiques » d’un programme musical qui réunit deux chefs-d’œuvre du grand répertoire.
Les musiciens qui se lancent dans cette belle aventure sont Victor Guémy, clarinette, Jaewon Kim et Haruka Katayama, violons, Bruno Bubarry, alto et Aurore Dassesse, violoncelle. Ils occupent tous des postes musicaux stratégiques au sein de la phalange symphonique toulousaine.
Victor Guémy est actuellement première clarinette basse solo de l’Orchestre. Admis dans la classe de Pascal Moragues au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, son lien musical avec le professeur lui a donné l’occasion de jouer de nombreuses fois en tant que musicien supplémentaire à l’orchestre de Paris
La Sud-coréenne Jaewon Kim est violoniste super-soliste à l’Orchestre. Elle est titulaire d’un Master et d’un Diplôme d’artiste au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. A l’âge de 24 ans elle a été Konzertmeister (violon solo) à l’orchestre de la Tonhalle de Zürich.
La Japonaise Haruka Katayama est actuellement violoniste à l’Orchestre national du Capitole de Toulouse depuis 2023. Elle a été diplômée de l’Université des Arts de Tokyo (Geidai) en 2019 et a obtenu une bourse pour étudier à l’École Normale de Musique de Paris dans la classe de Régis Pasquier. Elle a participé à plusieurs concours internationaux où elle a remporté divers prix, tel que le 2ème prix du Concours International de Violon Arthur Grumiaux.
Bruno Dubarry, né à Limoges dans une famille de musiciens, a débuté le violon à l’âge de sept ans. A dix-huit ans il est séduit par la sonorité de l’alto. Il entre au C.N.S.M. de Paris dans la classe de Serge Collot où il obtient un premier prix en 1987. La même année, il entre à l’Orchestre national du Capitole de Toulouse où il occupe le poste d’alto solo depuis1992.
Née à Bruxelles, Aurore Dassesse, commence des études de violoncelle à l’âge de sept ans. En novembre 2012, elle remporte le concours « Young Belgian Talent 2013-2015 ». Passionnée par la musique de chambre, Aurore a été membre de l’Ensembl’Arenski de 2012 à 2016, et de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne. C’est en janvier 2018 qu’elle a intégré l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Deux partitions emblématiques composent le programme de cette soirée du 18 novembre : le Quatuor à cordes n° 15 K. 421 en ré mineur de Wolfgang Amadeus Mozart et le Quintette pour clarinette et cordes op. 115 en si mineur, de Johannes Brahms.
Si le Quatuor de Mozart qui ouvrira le concert n’appartient pas stricto sensu à la période romantique, il semble en annoncer les prémices. Comme l’écrit Patrick Szersnovicz, dans Le Monde de la musique, ce deuxième des Six Quatuors dédiés à Haydn « … se distingue de tous les autres quatuors du compositeur par son caractère exceptionnellement sombre, où la lumière, l’apaisement sont intériorisés dans une solitude totale. ». Le Finale est une sorte d’hommage à Haydn puisque son thème est repris d’une œuvre de ce dernier.
Le Quintette pour clarinette et cordes en si mineur opus 115 de Johannes Brahms fut composé rapidement au cours du printemps et de l’été 1891. Il est écrit pour une clarinette en la, deux violons, un alto et un violoncelle. Ses quatre mouvements sont souvent considérés comme un hommage à l’équivalent composé par Mozart, son Quintette pour clarinette et cordes, en la majeur K. 581. Qualifié parfois d’ »Immense notturno« , ce Quintette représente la quintessence d’une profondeur expressive.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse