Ce quatrième épisode de notre série musicale nous amène à la rencontre d’un artiste rocailleux, homme de lettres, libre de sensibilité, Arthur H. Pour nous raconter sa vie et son talent bousculés par son arbre généalogique, les mots poétiques de Jean-Julien Urbain. Dis moi ce que tu écoutes, je te dirai où aller épisode numéro 4 donne rendez-vous au Bikini, le jeudi 07 mars 2024.
Au n°9 de la rue Amélie à Toulouse, Jean-Julien Urbain matérialise la transformation des entreprises et des organisations grâce à l’aménagement de leurs espaces de travail. Nous sommes allés toquer à la porte de ses agences, EMA & Ester Organisation, pour lui demander ce qu’il écoutait. Sa réponse a résonné comme une évidence; en l’ayant vu près d’une dizaine de fois en concert, il ne pouvait qu’être le meilleur interlocuteur pour nous présenter l’artiste du jour : Arthur H. Il jouera ses titres sur la scène du Bikini, le jeudi 07 mars 2024. Parmi son public toulousain, il croisera peut-être le regard attentif et admiratif d’un de ses fidèles auditeurs, mais avant lui, c’est à notre tour ! Rencontre.
Qui est Arthur H pour vous ?
C’est le fils de quelqu’un que j’aimais beaucoup, Jacques Higelin. Au départ, j’étais intéressé par voir ce qu’arrivait à produire “le fils de Jacques”, mais en fait, je me suis très rapidement aperçu qu’il avait son propre univers. Ce que je trouve de très beau, c’est la diversité et la complémentarité de leurs univers musicaux. Chez Jacques Higelin, je cherchais une forme de folie et de poésie; Arthur H amène un espace très composite, le mélange d’une voix singulière, grave, avec un esprit plus structuré que son père, une musicalité qui de suite m’a plu. Sa capacité à être polymorphe avec différents registres qui viennent interroger notre sensibilité. Il y a une profondeur en termes de texte qui est assez rare. A certains moments, des choses vont vous parler, à d’autres un peu moins, comme une œuvre d’art.
Une histoire de famille…
Et c’est une dynastie ! Il y a Jacques Higelin donc, Arthur H, Kên au théâtre, et Izia. Ce qui est beau, c’est aussi cette culture familiale, avec des personnalités fortes qui ne sont pas si…comment dire… si faciles que ça, comme dans nos propres familles ! Quand on les regarde de l’extérieur, on se dit que c’est normal vu son père. Mais de ce que je sais, ils n’avaient pas une relation si harmonieuse, deux adolescents, dans un rapport pas aussi idyllique qu’on pourrait l’imaginer, c’est aussi ça la vie. Il y a un père mais aussi une mère, et sa maman on n’en parle pas, ou pas souvent. Pourtant, elle a apporté beaucoup, elle lui a amené une révélation, avec un art de la fugue, ce ne sont pas mes mots mais les siens, je précise; il en parle dans un texte qu’il lui a dédié, Fugues (2019). Il faut savoir que sa maman comme lui ont fugué. C’est en fait un grand hommage que vous me faites à parler de lui aujourd’hui, Arthur est une personnalité à part et tellement généreuse.
Comment l’avez-vous découvert ?
Il venait de sortir son premier album, je ne l’ai même pas écouté, je suis directement allé le voir sur scène. Il passait, il y a très longtemps de ça, au moins trente ans, Salle Nougaro ou Croix-Baragnon. Je me souviens qu’on n’était pas nombreux, de sa voix vibrante, je découvrais en live une chanson que j’ai encore en tête : Quai n° 3. Son refrain m’a fait le même effet que la sortie des premières fleurs de printemps. Quand j’entends la voix d’Arthur H, comme récemment sur son duo avec M, El Magnifico, dans ses premières tonalités, je sens déjà qu’il y a une lumière, un rythme, un avenir. Camus écrivait : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été« ; et en fait, c’est ça Arthur H. Après deux trois accords, et avec l’intonation de sa voix, se produit quelque chose de magique. Il y a un texte que j’adore, c’est « La boxeuse amoureuse », qui est en fait une ode à sa maman. Si vous l’écoutez vous comprendrez que c’est quelqu’un qui propose des images, et qui raconte des histoires.
Pourquoi faudrait-il aller le voir au Bikini ?
Il faut avoir envie de la vie, d’y contribuer, dans un monde qui n’est pas qu’un continent, qui est une planète. Je fais référence aux mots de quelqu’un que j’aime beaucoup, Joseph Delteil, un écrivain qui a touché au surréalisme. Il disait en parlant de l’art, la littérature par exemple, n’était pas un tout, mais une partie d’un tout comme un continent, qui assemblé à d’autres (la peinture, la musique, le cinéma…) formeraient une seule et unique planète. Et quand on va voir Arthur H, il faut se dire que l’on va cheminer sur cette planète, par les mots, les sens, …. la musicalité, sa voix… c’est une esthétique. Il passe toujours au Bikini, et cette salle, en dehors du fait qu’elle soit conviviale et bâtie pour la musique ; honore son talent de musicien mais aussi son statut d’homme de par ses dimensions. Il pourrait passer ailleurs, certainement remplir un zénith, non c’est ici qu’il est chez lui. On vient pour lui, et pas seulement pour sa musique, il est à portée de main à côté de chacun. C’est un concert qu’on peut aller voir seul, entre amis, avec ses enfants, avec ses parents, pour en parler juste après ou le lendemain, plus tard ? C’est une expérience humaine.
Une chanson fétiche ?
La dernière ? Celle qu’il vient de sortir avec M, « Los Magnificos », ça veut tout dire. Encore une fois, il nous prend par la main et nous raconte une histoire, il vient nous conter toutes les merveilles qu’il voit. Bienvenue chez Arthur H.
Le jeudi 07 mars 2024, Arthur H aura pour première partie au Bikini le chanteur et multi-instrumentiste Elliot Diener aka MaMaMa…
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