Samedi 30 septembre à 20h la Halle aux grains de Toulouse héberge le concert d’ouverture de la nouvelle saison symphonique de l’Orchestre national du Capitole qui invite, pour la première fois, le grand chef d’orchestre Marek Janowski.
Né en Pologne en 1939, Marek Janowski a grandi à Wuppertal en Allemagne. Il a commencé la musique avec le piano avant de s’orienter très vite vers la direction et d’abord comme chef de chœur puis chef d’orchestre à Aix la Chapelle et Cologne.
Il a obtenu son premier poste de 1973 à 1975 à Fribourg comme directeur musical avant de prendre jusqu’en 1979 les rennes du Dortmund Opera ainsi que la direction du Dortmunder Philharmoniker.
Il a ensuite pris la direction de l’Orchestre Philharmonique de Liverpool au début des années 80 avant de rejoindre en 1986 le poste de chef principal de l’Orchestre du Gürzenich de Cologne. En parallèle de 1984 à 2000, Marek Janowski a occupé le poste de directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Le programme du concert toulousain du 30 septembre réunit deux partitions « numériquement » opposées de géants de la symphonie. La première symphonie en ut majeur opus 21 de Beethoven, qui ouvrira le concert, a été composée en 1799 – 1800 et créée le 2 avril 1800 au Burgtheater à Vienne, pour la première grande « académie » musicale du compositeur alors âgé de trente ans. Publiée à la fin de l’année 1801 chez Hoffmeister à Leipzig, elle est dédiée au baron van Swieten, mélomane, ami de Wolfgang Amadeus Mozart et de Joseph Haydn, et l’un des premiers protecteurs de Beethoven à Vienne.
Bien reçue par le public, l’œuvre fut cependant critiquée pour son aspect novateur malgré sa structure très classique : importance inhabituelle des cuivres, ouverture ne débutant pas par la tonalité principale, nombreuses modulations, troisième mouvement (faussement intitulé Menuetto) trop rapide, etc… Même si l’œuvre montre encore une grande influence des maîtres classiques (en particulier Joseph Haydn), elle laisse déjà deviner l’immense génie qui transformera cette forme musicale à tout jamais et inspirera tant de grands compositeurs après lui.
La Symphonie n° 9 en ut majeur, D. 944, connue sous le nom de « Grande Symphonie », de Franz Schubert complètera le programme du concert. Elle est la dernière à avoir été achevée par le compositeur. Marquées du sceau beethovénien, cette vaste partition traduit un accomplissement particulier dans l’œuvre de son compositeur qui n’a rien à jalouser à son illustre modèle.
Rappelons qu’elle ne put être exécutée du vivant de Schubert, les orchestres du conservatoire de Vienne la trouvant trop longue et n’arrivant pas à en surmonter les difficultés techniques. Les musiciens de la Gesellschaft der Musikfreunde la jugèrent « difficile et pompeuse » (« schwierig und schwülstig »), au point que lors du concert posthume du 14 décembre 1828, elle fut remplacée par la Sixième ou « Petite Symphonie ». En 1838, dix ans après la mort de Schubert, Robert Schumann la fit exécuter (dans une version écourtée) par l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de Felix Mendelssohn lors du concert du 21 mars 1839. Schumann en rendit compte dans sa gazette Neue Zeitschrift für Musik à travers un article élogieux, admiratif de la « divine longueur » de cette symphonie.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre national du Capitole