Les Editions Flammarion publient un texte inédit Seul l’espoir apaise la douleur qui compile des entretiens de Simone Veil pour l’INA.
Nous sommes en mai 2006. Simone Veil rejoint les studios d’enregistrement de l’Ina. Face à elle Catherine Bernstein. L’entretien portera sur la vie de Simone Veil et plus spécifiquement sur sa déportation. L’objectif est de conserver un témoignage. Une trace de l’histoire. Celle que Simone Veil a déjà évoquée ci et là. Or, cette fois-ci, il s’agit de prendre le temps. De se replonger dans chaque recoin de la mémoire pour reconstruire le fil de l’histoire intime. D’autres déportés ont également accepté cet exercice indispensable quoique douloureux. Pour ne pas oublier. Pour ne pas que l’histoire se répète.
Sonder les mémoires
Simone Veil se rappelle d’abord de l’enfance, de l’insouciance, de la joie. Elle évoque les parents, républicains et laïques. La générosité de la mère et l’intelligence du père. Elle parle aussi de son frère et de ses sœurs. Ils sont une famille unie et aimante. Puis l’ambiance à Nice change. La suspicion et la peur commencent à s’installer. Le père de Simone Veil doit inscrire la famille dans un registre parce qu’ils sont juifs. Les interdictions suivent. Celle d’exercer un travail, celle de continuer le lycée. Simone Veil ressent dès lors de la révolte, de l’incompréhension. Puis le 13 avril 1944 sa vie bascule. Elle est arrêtée ainsi que sa mère et sa sœur. Les trois sont envoyés à Auschwitz.
Simone Veil évoque les camps avec beaucoup de pudeur. Mais aussi avec une grande force. Car il en faut pour se rappeler l’impensable, l’innommable. Elle n’a alors pas encore publié son autobiographie. C’est donc la première fois qu’elle décrit aussi précisément les humiliations, les privations, la peur des uns et des autres. Elle n’esquive aucune question. Elle raconte tout, même la difficulté de revenir des camps et le silence qui leur est imposé.
Ce texte est bouleversant à bien égard. Chacun des mots de Simone Veil rappelle le combat d’une femme qui n’a jamais renoncé et qui a décidé de parler afin que jamais ne soit oublié la passé.
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