Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
Voyage à deux de Stanley Donen
Stanley Donen n’a pas été que le réalisateur de Chantons sous la pluie, l’inoubliable comédie musicale portée par Gene Kelly. On lui doit entre-autres Charade, délicieuse comédie d’espionnage ou ce Voyage à deux sorti en 1967. Mêlant comédie et drame, légèreté et gravité, le film nous montre un couple au bord de la rupture après douze années de mariage. Mark et Joanna Wallace quittent une fois de plus Londres pour la Côte d’Azur et les souvenirs de leurs précédents voyages remontent à la surface. Comment sont-ils passés de l’émerveillement des premières fois aux reproches ? Des jours heureux à l’amertume ? Des fous rires de grands enfants à l’indifférence ? Comment sont-ils devenus ces gens qui dînent sans se parler dont ils se gaussaient autrefois ? Des infidélités respectives sont survenues. Les promesses non-tenues ont fait leur œuvre.
Le cinéaste et le scénariste Frederic Raphael (qui venait de recevoir l’Oscar du meilleur scénario pour Darling de John Schlesinger et qui écrirait plus tard celui de Eyes Wide Shut de Kubrick) jonglent habilement avec des flash-backs non-chronologiques. Le sujet de Voyage à deux et sa narration éclatée pourraient être ceux d’un film d’Antonioni, mais Stanley Donen ne sacrifie pas le glamour hollywoodien : des couleurs éclatantes à la musique d’Henry Mancinci, du superbe générique d’ouverture de Maurice Binder à des scènes dignes de la « screwball comedy ». Bien sûr, sans les deux acteurs principaux, l’alchimie ne fonctionnerait pas.
La classe folle d’Audrey Hepburn
Albert Finney est épatant en architecte fier de sa réussite chez lequel l’aigreur a chassé la pétulance de la jeunesse. Comme d’habitude, Audrey Hepburn – que Donen avait dirigée dans Drôle de frimousse et Charade – est éblouissante, aussi bien dans son jeu tout en finesse que dans ses tenues. Qu’elle ait les cheveux longs ou courts, qu’elle porte un pull rouge et un jean ou un mini short, des tenues venues du « swinging London » ou une robe métallique de Paco Rabanne ; l’actrice possède une classe folle. D’ailleurs, l’élégance est la marque de ce road-movie solaire et désenchanté, plein de charme, d’humour, de fantaisie, de nostalgie. Voici un voyage que l’on n’oublie pas.
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