Né en 2011 d’une rencontre entre deux guitaristes, Mathis Duplessy et Jérémy Jouve, ce duo initial fait finalement appel au percussionniste Stéphane Édouard pour former ce fameux Trio Cavalcade. Musicien autodidacte qui compose sur sa guitare depuis l’âge de 6 ans, Mathieu Duplessy trouve en Jérémy Jouve l’ambassadeur de ses pièces pour guitare. Stéphane Edouard complète ce trio avec une incroyable flamboyance.
La venue à Toulouse de ces artistes hors normes correspond en outre à la découverte d’un lieu de spectacle encore peu connu, l’auditorium Marthe Condat de l’Université Paul Sabatier. Cette belle salle, confortable et bien équipée, héberge donc, ce 15 avril dernier, le quatrième des concerts de la belle saison Toulouse Guitare.
Présenté par le fondateur de cette saison, Thibaut Garcia, le concert s’ouvre, comme cela est devenu une belle tradition, sur l’intervention d’un jeune guitariste, encore en formation. Il s’agit cette fois de Sacha Laurent, un musicien originaire de la Drôme, issu du Conservatoire de Lyon et actuellement suivi par Benoît Albert, Rémi Jousselme et Thibaut Garcia à l’IsdaT. Sa proximité avec la tradition culturelle du jazz, et particulier du jazz manouche, lui confère une ouverture d’esprit qui transparaît peut-être dans le choix très original de son programme. La Cavatine du franco-polonais Alexandre Tansman lui offre une ouverture sur l’énergie virtuose de son jeu, notamment dans le Prélude. Après le rêve de la Barcarole, la grâce légère du Scherzino final cette pièce met en évidence la musicalité et le parfait accomplissement technique de l’interprète.
Du guitariste et compositeur contemporain d’origine bulgare Atanas Ourkouzounov, Sacha Laurent joue enfin les Folk song variations, pièce virtuose, colorée et riche en sonorités inouïes parfaitement réalisées par le jeune musicien. Légitimement acclamé, celui-ci laisse la place au Trio Cavalcade.
Les trois complices investissent une scène habilement éclairée d’une lumière mouvante et périodiquement envahie d’une étrange fumée… Tout au long de leur investissement musical, on constate à quel point se distingue la forte personnalité de chacun.
Un grand et beau classicisme musical émane du jeu lumineux de Jérémy Jouve, alors que les multiples facettes révélées par Mathias Duplessy impressionnent. Son implication instrumentale se complète d’un déploiement vocal étonnant et divers, jusqu’au chant diphasique.
Quant à l’effervescence percussive de Stéphane Edouard, elle donne naissance à quelques paroxysmes explosifs qui balisent un parcours d’une imagination fertile. Par instants, la diversité de ses interventions donne l’impression d’un langage parlé ! Les trois musiciens mettent là en évidence la complémentarité de leurs personnalités. L’ensemble des œuvres abordées ce soir-là émane de la pratique et de la créativité de Mathias Duplessy. Un groupe de trois pièces ouvre la série. Jérémy Jouve seul apporte la lumière de son jeu à Dans Le Secret d’Hiroshige.
Rejoint par ses deux complices, il participe à l’étrange mélange instrumental et chanté de la série d’improvisations intitulée Le Fil du temps. Le chant se fait plainte. La richesse rythmique de Baião de Paris héberge l’une de ces interventions frénétiques de la percussion, animée par le grand et chaleureux sourire de Stéphane Edouard sur un rythme évoquant le Brésil.
Une pause apaisée emprunte le thème mystérieux de la Gnossienne n° 1 du grand Erik Satie, largement prolongé par des variations et improvisations de l’ensemble.
Rejoint par ses deux complices, il participe à l’étrange mélange instrumental et chanté de la série d’improvisations intitulée Le Fil du temps. Le chant se fait plainte. La richesse rythmique de Baião de Paris héberge l’une de ces interventions frénétiques de la percussion, animée par le grand et chaleureux sourire de Stéphane Edouard sur un rythme évoquant le Brésil.
Une pause apaisée emprunte le thème mystérieux de la Gnossienne n° 1 du grand Erik Satie, largement prolongé par des variations et improvisations de l’ensemble.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse