La saison de La Place de la Danse – CDCN de Toulouse est ponctuée par deux événements qui s’étalent dans toute la ville: le Jour de la Danse et le festival Ici&Là.
La saison de La Place de la Danse – Centre de Développement chorégraphique national de Toulouse débute par « Eparpiller », concert imaginé par Pascale Murtin comme une expérimentation acoustique et visuelle, qui installe cinquante choristes dispersés dans les cours de l’Hôpital La Grave, dans le cadre du Printemps de Septembre. À l’automne, la cinquième édition du Jour de la Danse se déploiera dans la ville, à la rencontre des Toulousains.
Manifestation gratuite et en plein air, imaginée par La Place de la Danse (Centre de Développement chorégraphique national de Toulouse) et l’association Arto, avec également la participation de L’Usine de Tournefeuille et du Théâtre Sorano, le Jour de la Danse affiche cette année cinq propositions pour une journée haute en couleurs et en rebondissements: dans les rues de Toulouse, la compagnie 1Watt proposera « Nouvelles de Noo(oo)ne », une déambulation absurde au croisement du théâtre et de la danse, pour de courts moments qui s’entremêlent ; imaginée par la chorégraphe Sandra Sainte Rose Fanchine, « 30 nuances de Noir(es) » est une fanfare musicale et chorégraphique inspirée des orchestres New Orleans qui regroupe une vingtaine d’artistes évoluant dans les rues dans une parade dansée sur des sonorités soul et funk ; l’école Lespinasse accueillera « EPURRS 360 », duo de Fabrice Lambert, qui réunit les danseurs Wilfried Blé, aka Wolf, et Alexandre Moreau, aka Cyborg, pour interroger l’univers et l’esthétique du krump, une danse née dans les ghettos de Los Angeles ; on verra également « Liesse(s) », de Yaëlle Antoine, chaos de parpaings et de papier froissé et déchiré au cœur duquel se croisent des femmes dans des tableaux successifs qui questionnent le carnaval à l’aide d’une narration en épis ; six courts-métrages en lien avec la danse, sélectionnés par le collectif toulousain Les Vidéophages, seront projetés à la tombée de la nuit, sous les étoiles…
Toujours cet automne, au Théâtre de la Cité, le Flamand Jan Martens interroge dans « Any Attempt will End in Crushed Bodies and Shattered Bones » les mouvements sociaux de résistance aux diktats économiques et politiques. Au Théâtre Garonne, un solo de Stéphanie Fuster, « Gradiva, celle qui marche », est annoncé comme une mise à nu du flamenco inspiré par la figure féminine d’un bas-relief antique.
Stéphanie Fuster © Ida Jakobs
Puis, en partenariat avec le festival NeufNeuf, sont programmées les pièces de Sandrine Maisonneuve (« Que des bonheurs » pour interprètes amatrices, à Carbonne et Rieux-Volvestre, questionne l’émancipation féminine), Cécile Grassin (« Grâce », à Cugnaux, explore la poétique des émotions liées à la surprise), Émilie Labédan (« Mr. Spliffoot », au Ring, est un solo qui invite le public à une séance de spiritisme chorégraphique) et Simon Tanguy (« Fin et suite », au Théâtre des Mazades, exhibe une humanité à la recherche d’un autre futur face à l’approche de la fin du monde…).
Au cœur de l’hiver, le festival Ici&Là du CDCN présente au Théâtre de la Cité « Miramar », spectacle de Christian Rizzo inspiré par la mer, et une soirée dédiée à Bronislava Nijinska, sœur de Nijinski à laquelle Dominique Brun rend hommage avec deux de ses pièces (« Noces », sur la musique d’Igor Stravinski ; « Un Bolero » par François Chaignaud, sur la musique de Maurice Ravel). À l’affiche également : « Doers », duo de Julie Nioche créé au Ring ; « Nuit », trio nocturne de Sylvain Huc au Théâtre Garonne ; « Débandade », chorégraphie d’Olivia Grandville pour sept interprètes masculins à l’Escale de Tournefeuille ; « Glitch » de Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre qui transposeront au Studio du CDCN les anomalies qui affectent parfois les fichiers numériques et en déforment sons et images, etc.
En son Lieu / Christian Rizzo © Marc Domage
Au printemps, on verra à la Grainerie de Balma « Nos solitudes », solo de Julie Nioche pour une danseuse suspendue dans les airs, mais aussi « Donne-moi la main » de David Rolland et Élise Lerat, une chorégraphie participative en plein air, ou encore « En son lieu » au Théâtre Sorano, solo hypnotique de Christian Rizzo qui transplante le hip-hop en pleine nature. La saison s’achèvera avec le Bloom Festival, manifestation imaginée à Tournefeuille par le chorégraphe Sylvain Huc, au cours duquel on retrouvera notamment Jan Martens pour un solo sur les interprétations de la claveciniste Elisabeth Chojnacka.
Jérôme Gac
pour le mensuel Intramuros
« Éparpiller », samedi 18 septembre, 17h00 & dimanche 19 septembre, 15h00, à l’Hôpital La Grave,
place Lange, Toulouse.
Le Jour de la Danse, samedi 2 octobre, à Toulouse (entrée libre).
Réservations au CDCN, 5, avenue Étienne-Billières, Toulouse. Tél. 05 61 59 98 78.