Sorti début avril, Mon inconnue est la bonne surprise « feel good » du printemps. Oui c’est vrai, le scénario est élémentaire, fruste dirait-on avec sévérité, avec un basculement uchronique littéraire un peu trop évident, mais n’est-ce pas suffisamment efficace pour les amoureux du genre et les amoureux tout court ?
Dans ce long-métrage d’Hugo Gélin, un écrivain à succès se réveille dans un monde où il n’a jamais épousé la femme de sa vie. Et, bien entendu, il va devoir la reconquérir !
C’est vrai, le final est attendu, espéré même, on veut le happy end anglo-saxon mais l’essentiel semble résider dans la lecture de l’émotion : tomber amoureux, retomber amoureux de la même personne, le fantasme de tout être un tant soit peu vivant non ?
Quand on lit comme moi en simultané, le dernier Jean-Christophe Rufin, les 7 mariages d’Edgar et Ludmilla, comment ne pas se laisser emporter, vraiment ? Et puis pourquoi lutter à vrai dire ?
Les acteurs sont cinégéniques, le phrasé de Benjamin Laverhne de la Comédie Française laisse pantois, le charme juvénile de François Civil emballe les filles et Joséphine Japy émeut les garçons. On est bon.
Il est des films simples qui donnent envie de rire et de s’embrasser, alors pourquoi s’en priver ? Petit clin d’oeil féministe, on aime bien la déviance de Gélin qui se moque du dénouement des comédies romantiques classiques où le dessein de l’homme est la femme et jamais le contraire grâce au personnage d’Olivia, inspiré de la pianiste Khatia Buniatishvili. Ici, l’homme réalise que la femme n’est ni dessein ni objet mais le véritable sujet de sa vie et du film. « Raphaël avec un tréma » (François Civil) – aurait intérêt à ne pas l’oublier ! Les autres non plus !