Le festival international Toulouse les Orgues, créé en 1996 par Michel Bouvard et Jan-Willem Jansen, en hommage à Xavier Darasse disparu en 1992, est organisé par l’Association Toulouse les Orgues. Cette année revêt un lustre particulier. Pour sa 20ème édition le festival déploie tous ses fastes dans les églises toulousaines qui abritent un patrimoine organistique exceptionnel, mais également dans toute la région. Une quarantaine de manifestations liées à l’instrument-roi sont proposées à tous les curieux. Plus de 20 lieux, à Toulouse et dans la région, sont investis par quelques 200 artistes venus du monde entier pour célébrer « L’orgue, fabuleuse machine musicale », comme le proclame le thème choisi pour cette édition.
Rappelons que, parmi les 30 orgues que compte Toulouse, 9 sont classés monument historiques, alors que la région en compte tout de même 370. Depuis 2014, c’est à Yves Rechsteiner qu’a été confiée la direction artistique du festival. Le 17 septembre a eu lieu la présentation à la presse de l’édition 2015, en présence de Marie Déqué, Déléguée aux musiques, et de Francis Grass, Délégué à la culture de la Marie de Toulouse, et également de Michel Courtois, Président de l’association Toulouse les Orgues. En prélude à la conférence, le jazzman Bernard Lubat s’est attaché à faire sonner l’orgue de l’église de la Dalbade en guise de hors-d’œuvre de sa participation, probablement iconoclaste, au festival de cette année.
La présentation de l’édition 2015 du festival Toulouse les Orgues. De gauche à droite : Michel Courtois, Président de l’Association, Francis Grass, Délégué à la culture de la Mairie de Toulouse, Marie Déqué, Déléguée aux musiques, Yves Rechsteiner, directeur artistique du festival – Photo Classictoulouse –
Menée avec brio, esprit et humour, par Yves Rechsteiner lui-même, la présentation, presque exhaustive, du programme musical n’a pu qu’aiguiser l’appétit musical de l’assistance venue nombreuse découvrir les quelques quarante manifestations programmées dans l’esprit du thème choisi cette année. Comme le souligne le directeur artistique, « Le plus grand, le plus puissant, le plus complexe de tous les instruments est une machine fantastique qui, depuis l’Antiquité, stimule l’imaginaire des musiciens et l’inventivité des ingénieurs. » L’imagination préside cette année encore à la composition d’un programme varié, divers et riche en découvertes et en surprises.
En avant-première, le 4 octobre, à Samatan, L’isle-en-Dodon et Lombez, le Gers hébergera une «Excursion musicale et gourmande» intitulée sans vraie surprise « Amour, délices et orgues ».
L’ouverture officielle aura lieu le 7 octobre. Ce soir-là, en la cathédrale Saint-Etienne, le concert d’ouverture présentera la messe à 53 voix ou Missa Salisburgensis de Heinrich Ignaz Franz Biber (1682). Ce véritable monument en musique réunira les ensembles instrumentaux, Les Passions et Les Sacqueboutiers, ainsi que les voix de l’Ensemble Scandicus, du Chœur de jeunes du Conservatoire du Tarn, du chœur d’enfants et de jeunes Les Eclats, tous placés sous la direction de François Terrieux.
L’organiste Jan-Willem Jansen
Parmi les grands concerts en soirée, tous les types de musique seront représentés :
– Musiques anciennes et baroques : le 11 octobre, L’Art de la Fugue de Johann Sebastian Bach sera joué à l’orgue, au(x) clavecin(s) et aux violes de gambe par Jan-Willem Jansen et ses collègues ; le 13 octobre, l’héritage de Jean-Philippe Rameau sera dévoilé sous la forme d’arrangements concertants sur des airs de ses opéras, avec Yves Rechsteiner et l’ensemble Les Surprises.
– Musiques romantiques : le 14 octobre, un grand concert symphonique réunira l’Orchestre national du Capitole dirigé par Tugan Sokhiev et l’organiste américain Cameron Carpenter ; le 18 octobre deux organistes (Olivier Vernet et Cédric Meckler) et deux pianistes (Isabelle et Florence Lafitte) exploreront le répertoire brahmsien.
– Les inclassables : l’électronique viendra soutenir la création musicale. François Maurin et son orchestre mécanique (9 octobre) ; les Oscillations sonores animeront un spectacle en création associant sons et images (10 octobre) ; Cameron Carpenter, l’organiste phénomène présentera son extraordinaire « International Touring Organ » (12 octobre) ; Bernard Lubat et ses amis mêleront les mots à l’orgue et au jazz (16 octobre) ; La clique des Lunaisiens explorera les musiques et chansons au temps de la révolution industrielle.
L’organiste américain Cameron Carpenter, invité du festival
– Orgue et cinéma : le ciné-concert du 15 octobre, consacré à La Princesse aux huîtres d’Ernst Lubitsch, sera soutenu à l’orgue par Emmanuel Le Divellec qui participera également à l’accompagnement « cartoonesque » de personnages de dessins animés comme Koko le clown ou Betty Boop, le 17 octobre, notamment.
La série des concerts du midi multipliera les occasions et les rencontres les plus riches et improbables. Notons en particulier la transcription pour orgue du poème symphonique de Gustav Holst, Les Planètes, jouée le 13 octobre par Ansjörg Albrecht ainsi que la prestation de Thomas Block et l’armonica de verre de Benjamin Franklin, le 10 octobre.
L’apothéose réunira, le dimanche 18 septembre en la basilique Saint-Sernin, quatre jeunes organistes dans un répertoire essentiellement romantique. Cette traditionnelle Nuit de l’Orgue, retransmise sur grand écran, constituera un tremplin pour ces jeunes professionnels.
N’en doutons pas, ces deux semaines de folies autour de l’orgue mobiliseront tous les curieux de musique.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Informations pratiques
Festival International Toulouse les Orgues
05 61 33 76 80
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