Mercredi 10 juin à 20h15, en direct de Covent Garden, Giacomo Puccini est au rendez-vous avec un de ses opéras parmi les plus célèbres et les plus courus, un véritable best-seller de l’histoire de l’opéra, son quatrième en tant que compositeur.
« Et faire pleurer, toujours, mais avec quelque chose de merveilleux, séduisant et gracieux. » G. Puccini
Mimi va mourir en avril. Mimi, c’est Anna Netrebko qui va rendre son dernier soupir dans les bras de Rodolphe, le ténor Joseph Calleja. On va oser écrire qu’elle a bien de la chance, puisque c’est sur scène !! Une Bohème de misère mais luxueuse par la qualité de la mise en scène, des décors et costumes et lumières. Une reprise de choc sous la baguette de John Copley avec tout le reste de la distribution de haut-niveau bien sûr.
Synopsis
ACTE I Le soir de Noël, à Paris, en plein Quartier Latin, quatre amis partagent une mansarde gelée : Rodolfo le poète, Marcello le peintre, Schaunard le musicien et Colline le philosophe. Après avoir saoulé le propriétaire pour lui faire oublier le loyer qu’il était venu collecter, tous partent réveillonner dehors sauf Rodolfo qui doit finir un article. Il reçoit alors la visite de la voisine Mimi qui n’a plus d’allumettes pour sa bougie. Sa chandelle rallumée, elle se rend compte qu’elle n’a plus sa clé. Les deux bougies s’éteignent, ils se retrouvent tous deux dans le noir. Rodolfo empoche la clé de Mimi pour passer plus de temps avec elle. Dans l’obscurité, leurs mains gelées se trouvent, ils se présentent l’un à l’autre et tombent amoureux.
ACTE II Mimi et Rodolfo retrouvent les autres au Café Momus devant lequel Rodolfo a acheté un bonnet pour Mimi. L’ancienne maîtresse de Marcello entre accompagnée de son nouvel amant, Alcindoro, un riche et vieux conseiller d’état, pendant que les amis dînent. Visiblement lassée par lui, elle cherche à reconquérir Marcello et y parvient en le rendant jaloux. Quand arrive l’addition, les protagonistes n’ont plus assez d’argent, Musetta la fait alors mettre sur le compte d’Alcindoro qu’elle a fait partir sous un faux prétexte. Ils quittent tous le café en acclamant Musetta. Quand Alcindoro revient et découvre la somme réclamée, il s’effondre dans un fauteuil.
ACTE III Au petit matin, près de la Barrière d’Enfer, aux portes de Paris. Quelques mois plus tard, Mimi retrouve Marcello dans une taverne et lui raconte que Rodolfo l’a quittée la veille. Rodolfo est en réalité endormi à l’intérieur, quand il se réveille et vient rejoindre son ami, Mimi se cache pour écouter la conversation.
Rodolfo commence par dire qu’il a quitté Mimi à cause de sa coquetterie, puis finit par avouer qu’il la soupçonne d’être gravement malade et n’ayant pas les moyens de la soigner, il espère que sa rudesse va l’amener à trouver un homme plus riche qui pourra s’occuper d’elle. En toussant, Mimi révèle sa présence.
Les amants cherchent à se séparer amicalement mais leur amour est trop fort, ils décident d’attendre le printemps. Pendant ce temps, Marcello et Musetta se disputent violemment.
ACTE IV De retour dans la mansarde du premier acte. L’arrivée des beaux jours a signifié la rupture du couple. Marcello et Rodolfo sont dans leur mansarde, prétendent travailler mais en réalité repensent à leurs amours perdus. Colline et Schaunard arrivent avec un dîner frugal, les quatre amis prétendent qu’il s’agit d’un festin. Musetta arrive avec des nouvelles de Mimi qui a quitté son riche protecteur. Elle l’a trouvée dans la rue, gravement malade et affaiblie, et l’a ramenée. Ils partent tous vendre leurs dernières affaires pour payer un remède, laissant Rodolfo et Mimi seuls. Les amants repensent à leur histoire et à leur bonheur passé. Les autres reviennent avec un manchon et des médicaments, un médecin a été appelé mais Mimi est déjà évanouie et meurt avant son arrivée. Rodolfo s’effondre en pleurs en criant son nom (deux fois).
« Les passions, qu’elles soient ou non violentes, ne doivent jamais être exprimées de façon à susciter de l’aversion, et, tout comme la musique, dans les situations les plus terribles, ne doivent jamais offenser l’oreille mais au contraire plaire à l’auditeur, ou, en d’autres termes, ne doivent jamais cesser d’être de la musique… » G. Puccini
Anna Netrebko
D’aucuns écrivent, dithyrambiques, Anna Netrebko, « l’Audrey Hepburn de la voix », d’autres, « la chanteuse qui a tout : l’imagination, la compréhension et l’esprit ». Elle est certainement l’une des voix d’opéra parmi les plus superlatives du moment dans son registre et elle commence à disposer maintenant d’un répertoire vaste et varié.
Depuis son triomphe au Festival de Salzbourg en 2002 dans le rôle de Donna Anna (Don
Giovanni), la soprano Anna Netrebko est à l’affiche des plus grandes maisons d’opéra du monde entier. Ses débuts au Metropolitan Opera datent de la même année, 2002, avec le rôle de Natasha dans Guerre et Paix de Prokofiev, rôle qu’elle a souvent interprété à Covent Garden, la Scala de Milan et au Teatro Real de Madrid. Ses autres rôles fétiches incluent évidemment Mimi dans La Bohème de Puccini, les principaux sopranos belliniens : Giuletta dans I Capuletti e i Montecchi, Elvira dans Les Puritains, Amina dans La sonnambula… et Mozart : Donna Anna dans Don Giovanni, Susanna dans Les Noces de Figaro.
Anna Netrebko possède également à son répertoire Norina du Don Pasquale de Donizetti, Adina dans L’Elisir d’amore et le rôle-titre de Lucia di Lammermoor. Elle chante régulièrement Manon de Massenet, Juliette dans Roméo et Juliette de Gounod et bien évidemment Violetta dans La Traviata de Verdi, qui l’a fait connaître dans le monde entier.
Anna Netrebko se produit également en concert et en récital dans des salles prestigieuses du Barbican à Londres jusqu’au Théâtre des Champs-Élysées. C’est avec la série des Grandes Voix qu’elle a fait ses débuts en récital parisien en 2007 aux côtés du ténor Rolando Villazón.
En 2008, Anna Netrebko s’est produite avec Andrea Bocelli lors de la cérémonie télévisée des Classical Brit Awards. Elle a été élue « Musicienne de l’Année » aux Musical America 2008, a remporté le prestigieux « Prix Bambi » en Allemagne ainsi qu’un « Classical Brit Award » dans les catégories « Chanteuse de l’Année » et « Artiste Féminine de l’Année » ainsi que six « ECHO Awards ».
Anna Netrebko a ouvert la saison 2009/2010 avec son retour à l’Opéra de Paris dans le rôle d’Adina dans L’Elisir d’amore. Elle s’est également produite à la Salle Pleyel dans la série des Grandes Voix aux côtés de Massimo Giordano et de l’Orchestre National d’Ile-de-France. Elle a fait ses débuts dans le rôle d’Antonia dans une nouvelle production des Contes d’Hoffman au Metropolitan. Parmi les autres moments forts de sa saison, elle a chanté La Bohème, Manon, Carmen à Vienne, puis a retrouvé Manon dans une nouvelle production du Covent Garden.
Et depuis, ce ne sont que grandes productions, et salles combles, applaudissements à n’en plus finir, ovations, frissons et larmes d’émotion.
Joseph Calleja
A 37 ans, le ténor Joseph Calleja, né sur l’île de Malte, offre l’exemple d’une carrière impeccablement menée qui, des emplois de tenore di grazia des premières années, s’est progressivement ouverte à des rôles plus lourds tels Hoffmann des Contes d’Hoffmann et Gabriele Adorno de Simon Boccanegra, sans jamais compromettre l’intégrité de l’instrument. Il dit ne pas oublier un seul instant qu’il a découvert l’opéra grâce à Mario Lanza qui pourtant a surtout fait des films et peu chanté sur scène (il voit le film The Great Caruso, avec Mario Lanza, et c’est la révélation. Adieu la carrière envisagée de chanteur de rock).
A 19 ans, il est le plus jeune lauréat de toute l’histoire du « Hans Gabor belvedere » de Vienne. L’année suivante, il remporte à Milan, l’ « Enrico Caruso ». Et en 1999, à tout juste 21 ans, c’est le Prix « Bertita&Guillermo Martinez » dans le cadre d’Operalia, fondé par Placido Domingo. Mais, son modèle reste Pavarotti qu’il nomme le plus grand ténor lyrique de son temps.
C’est aussi à 19 ans qu’il fait ses débuts sur scène dans Macbeth, à Malte. Il chante Macduff.
Nadir des Pêcheurs de perles, c’est fait, Faust, de même, et Roberto Devereux, et Fritz de l’Ami Fritz, et Rodolfo, et Edgardo de Lucia, et le Duc de Mantoue de Rigoletto, et Roberto, Comte de Leicester de Maria Stuarda, et Alfredo de La Traviata. Les rôles de tenore di grazia s’éloignent peu à peu, pour certains, définitivement.
Manrico, Radamès, Turridu, Canio puis Othello n’ont qu’à bien se tenir. De même que Lenski, le Prince de Rusalka, et encore le Faust de Berlioz, Werther, Don José, ……Sachez que les scènes qui l’accueillent régulièrement sont, le Met à NY, Covent Garden à Londres, le Liceu de Barcelone : des adresses très confortables !
Joseph Calleja avoue ne pas être un fan des mises en scène dites modernes, et apprécient peu les transpositions qui au final, n’apportent rien à l’œuvre. Comme on le comprend ! Aucun souci avec cette production. A quoi bon du misérabilisme façon XXIè siècle sur scène.
Michel Grialou
Opéra en direct du Royal Opéra House de Londres
Cinéma Méga CGR de Blagnac – mercredi 10 juin 2015 à 20h15