C’est la surprise pour le retour du public au Théâtre du Capitole en cet automne 2017. Complètement étranger à presque 100% du public, l’ouvrage, a séduit, puis enthousiasmé les présents, ceux qui ont été suffisamment curieux pour se déplacer. On peut espérer que le bouche à oreille fonctionne intensément, très intensément pour les représentations à venir.
Nikolai Schukoff (Pedro), Meagan Miller (Marta)
Inutiles seront les analyses très fines le concernant, du moins ce jour. Pas d’éléments de comparaisons possibles. Contentons nous de remarquer que la fosse d’orchestre fut à la hauteur de l’événement et ce, dès les premières notes à la clarinette. Quant à ceux qui chercheront à tout prix des mélodies et autres intentions musicales à tendance wagnérienne, ou lisztienne ou, je ne sais quoi, je dirai de façon nette : on s’en fout. C’est la musique d’Eugen d’Albert, point.
Elle a l’avantage d’être en adéquation avec le chant qui fut lui aussi servi avec beaucoup d’intérêt par tout le plateau vocal, en commençant par les chœurs, parfaits acteurs de plus, par les comprimari, tous, et enfin par un trio vocal remarquable, baryton – ténor – et soprano dramatique emportant l’adhésion, j’ai nommé Markus Brück, Nikolaï Schukoff et Meagan Miller. De plus, trois chanteurs, et acteurs très investis.
Cerise sur le gâteau, une mise en scène judicieuse de Walter Sutcliffe, dévouée au livret dont l’histoire, loin d’être insipide ou tordue retraçe une sorte de fait divers sordide mais d’une grande banalité, hélas. Le Prologue est visuellement une réussite de sobriété. Cela fonctionne parfaitement, un travail fort bien complété par les costumes et décors de Kaspar Glaner et les lumières de Bernd Purkrabek. Claus Peter Flor dirige de main de maître cette nouvelle production que les amoureux du lyrique feraient bien de ne pas rater. L’analyse plus fine viendra plus tard.
Original, il l’était, c’est sûr, mais le cadeau de départ de Frédéric Chambert n’était pas un cadeau……empoisonné !!
Michel Grialou
jusqu’au 08 octobre 2017
Crédit photo © Patrice Nin