À Toulouse, Valery Gergiev dirige l’Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg à la Halle aux Grains, et au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris.
Chef Principal du London symphony Orchestra, Valery Gergiev est l’un des chefs les plus reconnus dans le monde pour ses qualités artistiques. Né en 1953 à Moscou, dans une famille d’origine ossète, il a débuté sa carrière au Théâtre Kirov, devenu le Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg dont il est le directeur artistique. Nommé à l’age de 35 ans à la tête de l’Orchestre du Mariinski, son projet a permis à cette formation, héritière d’une tradition musicale unique, de se hisser au niveau des plus grandes phalanges internationales. Il a aussi contribué à faire connaître des artistes comme Anna Netrebko ou Olga Borodina. Chacune de ses visites en France est donc très attendue.
Valery Gergiev est de nouveau accueilli dans la saison des Grands Interprètes, à Toulouse, avec l’Orchestre du Théâtre Mariinsky pour un programme débutant par la douzième symphonie de Chostakovitch. Achevée en 1961 et intitulée « l’Année 1917 », elle rend hommage à Lénine et à la Révolution russe dont les épisodes se retrouvent dans chaque mouvement. Puis, le chef russe dirigera la cinquième symphonie de Gustav Mahler, dont l’adagietto a été utilisé par Luchino Visconti dans « Mort à Venise ». L’œuvre a été achevée à l’aube du XXe siècle, alors que le compositeur venait de surmonter un grave problème de santé. Cette période de sa vie au cours de laquelle il côtoya la mort marque une nouvelle étape dans sa manière de composer. Sa cinquième symphonie s’ouvre sur une marche funèbre mais s’achève sur un choral victorieux évoquant une renaissance. Au cours des deux années qui furent nécessaires à l’écriture de l’œuvre, Mahler avait rencontré et épousé Alma Schindler…
À Paris, Valery Gergiev et l’Orchestre du Mariinski se produiront au Théâtre des Champs-Élysées dans un double programme dédié à l’œuvre d’Igor Stravinsky. On entendra « les Noces », «scènes chorégraphiques russes avec chant et musique» adaptées de textes populaires relatant un mariage paysan. La création par les Ballets russes eut lieu à Paris, en 1923. Gérard Depardieu sera ensuite le récitant – en français – de « Œdipus Rex », opéra-oratorio en deux actes, dont le livret est signé par Jean Cocteau, d’après Sophocle et traduit en latin. Célébrant le 20e anniversaire de l’activité théâtrale de Serge de Diaghilev, l’œuvre a été donnée en concert en 1927, à Paris. Le second concert met notamment au programme le Capriccio pour piano et orchestre, avec Boris Berezovsky, puis la Symphonie des psaumes avec le chœur du Théâtre Mariinski. Valery Gergiev dirigera dans la foulée l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, à la Salle Pleyel, dans trois œuvres du XXe siècle. Les couleurs de « Métaboles » de Henri Dutilleux, précéderont les lumières du concerto pour violon de Jean Sibelius interprété par le musicien grec Leonidas Kavakos, et l’humanisme de la cinquième symphonie de Serge Prokofiev.
Jérôme Gac
« Les Noces » et « Œdipus Rex » de Stravinsky, mercredi 7 mars ; « Petrouchka », Capriccio pour piano et orchestre, Symphonie de psaumes, jeudi 8 mars. 20h00, au Théâtre des Champs-Élysées, 15, avenue Montaigne, Paris. Tél. 01 49 52 50 70.
Symphonie n°12 de Chostakovitch (« L’Année 1917 »), Symphonie n°5 de Mahler, lundi 12 mars, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél. 05 61 21 09 00.
« Métaboles » de Dutilleux, Concerto pour violon de Sibelius, Symphonie n°5 de Serge Prokofiev, samedi 17 mars, 20h00, à la Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris. Tél. 01 42 56 13 13.