Chaque mercredi, nous évoquons à travers une vidéo une chanson connue ou méconnue, revisitée ou immortalisée.
Dans les années 80, Rickie Lee Jones fut une manière d’icône. Pas une star planétaire malgré le succès public et critique, ainsi que quelques tubes (Chuck E.’s in Love, A Lucky Guy, The Real End…), mais une artiste pour happy few séduisant par son cocktail très singulier de pop, de folk et de jazz, sa voix juvénile, son allure bohème post Beat Generation. Après cinq ans d’absence discographique, elle signait son retour en 1989 avec l’album Flying Cowboys pour le prestigieux label Geffen. À la production, on retrouvait Walter Becker, le créateur de Steely Dan avec Donald Fagen, qui allait distiller en dirigeant un personnel choisi (John Robinson, Greg Phillinganes, Randy Brecker, Paulinho da Costa, Buzz Feiten…) une ambiance très californienne à l’entreprise. En témoigne la chanson donnant son titre au disque, ballade mid-tempo aussi envoûtante que classieuse.
Sur les guitares (Dean Parks et Sal Bernardi) et la batterie soyeuse du grand Peter Erskine se pose la voix, mi parlée mi chantée, de Rickie Lee Jones tandis que la basse de Walter Becker et les chœurs de Sal Bernardi achèvent de faire de Flying Cowboys un petit chef-d’œuvre d’harmonie et d’élégance. Le clip épouse parfaitement le climat de la chanson : douceur, mystère, ironie, discrète mélancolie. Cette sophistication toute en épure et en simplicité n’est plus vraiment à la mode, ces allures d’enfant déchue qui aurait survécu aux désastres en souriant sont d’un autre âge. « When I was young… », se souvient-elle. Voici le temps de Rihanna et de Lady Gaga. On n’est pas obligé de s’en contenter.
photo : Hugh Pickens
Chaque mercredi, nous évoquons à travers une vidéo une chanson connue ou méconnue, revisitée ou immortalisée.