Les sept mercenaires
Si le thème développé dans le dernier opus du réalisateur Antoine Fuqua reconnaît son allégeance aux Sept samouraïs d’Akira Kurosawa (1954) ainsi qu’au remake de ce film, Les sept mercenaires, signé John Sturges en 1960, il n’en demeure pas moins un thème d’une violente actualité.
Et en ces périodes de libéralisme sauvage, opposer un riche industriel, sans vraiment beaucoup d’états d’âme, usant de tous les moyens pour acheter à vil prix des terres gorgées d’or à de paisibles citoyens ne demandant que de vivre de leur labeur, n’est pas forcément une erreur grossière. Cette fois, c’est une femme, dont le mari a été tué froidement par l’industriel en question, qui va demander l’aide d’un chasseur de prime assermenté pour combattre cet assassin. Signe des temps, l’équipe des sept têtes brûlées que le chasseur va réunir est un vrai medley de ce que vit l’Amérique moderne de nos jours.
Il y a bien sûr des Yankees, mais aussi un Indien, un Chinois, un Mexicain, sans oublier un trappeur complètement illuminé. Au total sept hommes qui vont faire basculer le destin de cette contrée. Au prix bien sûr d’un véritable carnage. Antoine Fuqua remet à l’image tous les codes du western : paysages sans fin, chevauchées effrénées, colts dans toutes les mains, diligences, etc. Le rythme en est savant, nerveux, parfaitement dosé et l‘on attend l’affrontement final avec…plaisir. Les éclairages sont magnifiques et la BO, signée James Horner, ce sera son testament musical, rend hommage au célèbre thème écrit par Elmer Bernstein pour le film de 1960. Denzel Washington, Chris Pratt et Ethan Hawke font partie de la bande.
Robert Pénavayre