La suite du carton planétaire signé Tim Burton en 2010 et tout simplement intitulé Les aventures d’Alice au Pays des merveilles est confiée à un réalisateur britannique peu connu, James Bobin. Et c’est une réussite.
Très librement inspiré du second opus que donna Lewis Carroll en 1872 à son premier roman, le scénario nous met en présence d’une Alice devenue jeune femme intrépide, capitaine de vaisseau. Dans une scène liminaire à couper le souffle, Alice est à la barre de son navire marchand, en pleine tempête, poursuivie par d’affreux pirates en Mer de Chine. Revenue à bon port, Alice apprend que la Compagnie qui l’emploie lui confie un poste de…secrétaire, conséquence du dépit amoureux du nouveau propriétaire de ladite Compagnie ! En plus, sa mère a vendu leur maison pour éponger des dettes. C’est alors qu’elle croise un papillon qu’elle connaît bien, Absolem. Celui-ci la supplie de revenir au Pays des merveilles, car le Chapelier fou déprime et décline inexorablement. Il ne se remet pas de la mort de sa famille, brûlée vive par le feu d’un dragon. Alice va donc à nouveau passer de l’autre côté du miroir et retrouver tous ses amis : le Lapin blanc, le Chat du Cheshire, le Lièvre de Mars, le Loir et les Jumeaux. Une seule solution s’impose rapidement pour Alice. Elle doit affronter le Maître du Temps et lui dérober un instant la chronosphère qui lui permettra de voyager à travers les époques et ainsi tenter de sauver la famille du Chapelier fou. Mais le Maître du Temps est-il le plus dangereux ? Derrière le miroir règne la redoutable Reine rouge, celle qui ne rêve que de couper les têtes… Faisant de l’œil à Retour vers le futur, le film de James Bobin est avant tout un véritable délire d’inventions visuelles et d’effets spéciaux totalement maîtrisés. Mais ce n’est pas tout. En creux, James Bobin nous parle de la famille et de son importance, il nous parle aussi du temps qui passe et combien il est dangereux de vouloir le stopper. C’est aussi une sorte de prequel dans lequel nous faisons connaissance avec les événements qui ont séparé les deux sœurs. C’est bien fait, dynamique, plein de couleurs et de mouvements, de suspense et d’humour, d’action et d’émotion également. Les acteurs sont épatants et particulièrement Sacha Baron Cohen, nouveau venu dans la franchise. En Maître du Temps, mi-homme, mi-horloge, il est tout simplement génial. En résumé, un film magique ! James Bobin tourne une suite de Men in Black. Miam, miam !!!
Robert Pénavayre
Alice de l’autre côté du miroir
Réalisateur : James Bobin
Avec : Johnny Depp, Mia Wasikowska, Sacha Baron Cohen, Anne Hattaway, Helena Bonham Carter
Durée : 1h52’
Genre : Fantastique
Helena Bonham Carter – Arrière-petite-fille d’un Premier Ministre britannique. Quand même !
Pour son premier contrat, elle a 15 ans, Helena vante les qualités d’un appareil électro-ménager pour la télévision. Bingo ! Deux ans après, premier long au cinéma. Puis c’est la rencontre avec James Ivory qui lui offre un rôle magnifique dans Chambre avec vue. Ce réalisateur fera appel à son talent par deux fois encore. Elle qui adore les films en costume, c’est dans la peau d’un primate évolué, Ari dans La Planète des Singes, qu’elle subjugue, sur tous les plans, Tim Burton. Helena devient sa muse et sa femme (jusqu’en 2014), tournant alors dans tous ses films. Alternant blockbusters (saga des Harry Potter) et productions dramatiques indépendantes, avec près de 80 tournages à son actif, elle est incontestablement l’une des plus grandes actrices de cinéma britanniques de son temps.