L’absence de Myung Wun Chung a terni ce concert mais a révélé un chef incroyablement doué et généreux. Bruckner a été honoré avec magnificence par Thomas Dausgaard.
Déjà en 2009 la neuvième symphonie de Bruckner avait atteint des sommets avec cet orchestre en la salle de la Halle-aux-Grains.
Bruckner en majesté pour un concert magnifique.
Dès le fameux trémolo du début et le chant fragile du cor, de la quatrième symphonie de Bruckner, l’auditeur a été saisi par le frisson de la nature s’éveillant. Le voyage à travers paysages, figures mythologiques du romantisme germaniques, comme cavalcades et chevaliers, princesses et fées, cimes abruptes et gorges ténébreuses, torrents vifs et fleuve ombrageux, monts ensoleillés et eaux sinistres, tout le rapport entre la nature et l’homme si cher aux romantiques est venu s’imposer à notre sensibilité avec une puissance incommensurable. L’engagement du Chef a obtenu des instrumentistes de se dépasser, les forte (et quels forte !) pouvaient encore gonfler en fin de phrase. Les lentes montées semblaient invincibles et les silences si pleins de sens. La beauté des gestes de Thomas Dausgaard, sa confiance en l’orchestre font de sa direction une somme d’intelligence et de sensibilité.
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